N O U V E L L E S   2

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LES ARTICLES


le 8 février, 2000 - Non à l'importation de plutonium: le Bloc Québécois.

Communiqué de presse
Bloc québécois

par Jocelyne Girard-Bujold
députée de Jonquière

Porte-parole du Bloc Québécois
en matière d'Environnement

La population et ses représentants
doivent être consultés.

En 1996, le premier ministre Jean Chrétien décidait, sans qu'on ne lui demande officiellement, d'offrir à la Russie, puis au États-Unis, de brûler le plutonium militaire provenant du démantèlement des ogives de leurs missiles nucléaires dans des réacteurs nucléaires canadiens. Le gouvernement fédéral abandonnait alors sa position traditionnelle selon laquelle il incombe aux États de stocker et d'éliminer en toute sécurité les matières fissiles qu'ils ont produites eux-mêmes.

Saisi de cette question, le Comité permanent des Affaires étrangères de la Chambre des communes remettait en décembre 1998 un rapport unanime qui rejettait l'idée de brûler le combustible à base de plutonium (MOX) et qualifiait cette option d'irréalisable. Le gouvernement fédéral n'a pas tenu compte de l'avis des parlementaires, il est allé de l'avant avec son projet.

Cet automne, Transport Canada procédait à un appel d'observations sur le projet d'importation de plutonium, parce que la Loi sur le transport des matières dangereuses l'y obligeait, et tenait aussi 8 séances porte-ouverte dans des villes ontariennes. Malgré l'opposition de la vaste majorité des intervenants et des nombreuses municipalités touchées, Transport Canada acceptait le plan de transport du plutonium en s'en tenant à des questions strictement techniques.

La semaine dernière, le gouvernement fédéral, par le biais de sa société Énergie Atomique du Canada Ltée (EACL), procédait à l'importation d'un échantillon de 119 grammes de plutonium en provenance des États-Unis vers ses installations de Chalk River en Ontario. Afin de contourner l'opposition de la population et des municipalités que devait traverser le convoi transportant le plutonium, la dernière partie du trajet s'est effectuée en hélicoptère, ce qui n'était pas du tout prévu dans le plan proposé par EACL.

La légalité de cette manière de procéder est mise en question par de nombreux intervenants. Mais, outre sa légalité, ce tour de passe-passe aura servi à démontrer hors de tout doute que les maigres consultations ayant eu lieu étaient " bidon " et que le gouvernement n'a jamais eu l'intention de tenir compte de l'opinion de la population.

Selon les plans d'EACL, un échantillon de 132 grammes de plutonium en provenance de Russie doit emprunter la voie maritime du St-Laurent et passer par Montréal pour arriver à Cornwall, puis être livrée à Chalk River. À la lumière des événements de la semaine dernière, il semble évident que le gouvernement fédéral risque d'agir en catimini, sans en informer ni consulter la population, et va procéder à ce transport malgré l'opposition de 53 municipalités québécoises riveraines du fleuve Saint-Laurent.

Depuis l'origine du projet, le Bloc Québécois s'oppose à l'importation de plutonium et exige que ses représentants soient consultés sur le principe même de cette importation. Le Bloc Québécois a maintes fois souligné que la viabilité économique du projet est loin d'avoir été démontrée.

De plus, le problème des déchets résiduels liés à la combustion du MOX n'est pas résolu. Il est à noter qu'à l'heure actuelle plus de 23 millions de kilogrammes d'uranium sont entreposés au Canada et qu'aucune solution permamente n'existe pour en disposer. Mentionnons aussi qu'une Commission fédérale (Seaborn), s'étant penchée pendant 8 ans sur le problème des déchets nucléaires, concluait que l'aspect technique ne suffisait pas et que l'appui du public est indispensable pour assurer l'acceptabilité d'un concept de gestion des déchets de combustible nucléaire.

Même s'il ne s'agit pour le moment que de petites quantités, il ne faut pas oublier que ces tests ouvrent la porte à l'importation d'au moins 100 tonnes de plutonium au Canada pendant les prochaines années, dont une partie devra passer par la voie maritime du Saint-Laurent. Il est faux d'affirmer que ce transport est dénué de risques, les mesures exceptionnelles prises pour son transport le démontrent bien.

La position de David Anderson, ministre fédéral de l'environnement dans ce dossier est consternante : son silence est complice, voire coupable. Le ministre élude ses responsabilités en laissant carte blanche à son collègue des Ressources naturelles. Plus encore, le ministre est récemment devenu le grand promoteur de l'exportation de réacteurs nucléaires CANDU qu'il a le culot de présenter comme une solution miracle pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il semble ignorer tous les problèmes liés à l'utilisation du nucléaire, de même que la fermeture de plusieurs réacteurs au Canada pour des raisons de sécurité suite à une série d'accidents.

Il fait également fi du fait que la technologie nucléaire est fortement remise en question au sein de la communauté internationale, même par les pays qui ont recours actuellement à cette source d'énergie. Indiquons en terminant que l'exportation de réacteurs CANDU ne fera qu'encourager la prolifération du nucléaire, tout comme l'utilisation de combustible MOX est de nature à permettre le développement d'un commerce international du plutonium.

Le Bloc Québécois prend cette question très au sérieux et il entend continuer la lutte en talonnant sans relâche le gouvernement afin d'obtenir que celui-ci consulte enfin la population sur cet enjeu majeur que constitue l'importation de plutonium. C'est une question vitale pour la démocratie : cette décision concerne la qualité de notre environnement et engage la qualité de vie des générations futures.

Pour information :
Direction des communications
Aile parlementaire du Bloc Québécois
Tél. : (613) 947-2495


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le 08 février, 2000 - Greenpeace salue l'accord sur le contrôle du plutonium russe.

Agence France Presse

MOSCOU (AFP) -- Le mouvement écologiste international Greenpeace a salué mardi un accord conclu entre les Etats-Unis et la Russie qui a pour principal objectif de contrôler l'énorme stock civil de plutonium russe et éviter qu'il soit vendu ou détourné à des fins militaires.

Le département américain de l'Énergie a annoncé lundi que Moscou et Washington ont conclu un accord aux termes duquel les deux pays vont coopérer dans le cadre d'un programme de 100 millions de dollars financé par Washington pour réduire les risques de prolifération présentés par les stocks russes.

Selon Greenpeace, suite à cet accord, la Russie devra rompre ses contrats sur le retraitement des déchets nucléaires en provenance des pays étrangers, tels que l'Ukraine, la Bulgarie, la Slovaquie et la République tchèque, et fermer l'usine de retraitement du combustible radioactif, Ma•ak.

"Après des années de pression de Greenpeace et d'autres organisations écologistes, la décision a finalement été prise de fermer l'enfer nucléaire de Ma•ak", a affirmé un responsable de Greenpeace pour le nucléaire, Tobias Muenchmeyer, dans un communiqué.

La Russie ne compte qu'une seule usine de retraitement du combustible radioactif, Ma•ak, dans la région de Tcheliabinsk (Oural), dotée d'une capacité de 400 tonnes de combustible usagé par an. La construction d'une autre usine, à Krasno•arsk (Sibérie), d'une capacité de 1.500 tonnes de combustible par an, a été suspendue en raison de problèmes financiers.

Les militants russes de Greenpeace ont protesté à plusieurs reprises contre l'importation de déchets nucléaires étrangers en Russie, menacée, selon eux, d'un "nouveau Tchernobyl".


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le 18 janvier, 2000 - Des ministres ont demandé le transport du plutonium par hélico

Le Soleil
page A11

Un transport discret svp

Des ministères fédéraux ont demandé qu'un envoi controversé de plutonium américain destiné à un réacteur voisin d'Ottawa soit effectué discrètement par avion, plutôt que par la voie terrestre, comme il était initialement prévu.

Ce vol, parti de Sault Ste. Marie, en Ontario, vendredi, en direction des installations d'Énergie atomique du Canada, à Chalk River, également en Ontario, a pris les opposants par surprise. Le plutonium était censé être transporté sur l'autoroute, mais des militants pour l'environnement et des Premières Nations avaient promis de bloquer le convoi.

Le porte-parole d'Énergie atomique du Canada, Larry Shewchuk, a déclaré que la voie des airs n'était pas le choix d'ÉAC. Le changement, approuvé le 10 janvier par le ministère des Transports, a été effectué "parce que le gouvernement nous l'a demandé, en se basant sur la réaction du public", a dit M. Shewchuk.

Il est illégal de transporter du plutonium par la voie des airs aux États-Unis. En revanche, le vol n'enfreignait aucun règlement au Canada, affirme John Read, directeur général de la division du transport des produits dangereux au ministère fédéral des Transports.

Ce combustible, ainsi que d'autre plutonium devant provenir de Russie au printemps, doit être utilisé pour des tests sur le recyclage de bombes en combustible pour réacteurs.

Au cours de séances d'information tenues l'automne dernier par EAC, les ministères des Ressources naturelles, des Transports et des Affaires étrangères, on a fait la démonstration du contenant d'acier renforcé devant servir au transport terrestre du combustible au plutonium. Des gens se sont alors demandés pourquoi, si le contenant était si sûr, il ne pourrait pas être transporté par avion, se rappelle M. Shewchuk.

Les titulaires des ministères ont alors demandé qu'Énergie atomique du Canada consulte la Commission de contrôle de l'énergie atomique, l'organisme chargé de la réglementation, pour obtenir son approbation, a confirmé John Embury, porte-parole du ministre des Ressources naturelles Ralph Goodale.

L'agence chargée de surveiller l'énergie atomique au Canada a approuvé le recours à un contenant non sécuritaire et joué à la " roulette russe" avec la sécurité de la population, a accusé Steve Shallhorn, de l'organisation écologiste Greenpeace.

"C'est totalement inadéquat pour le transport aérien", a-t-il dit du contenant approuvé par la Commission de contrôle de l'énergie atomique. A son avis, le gouvernement voulait éviter l'embarras politique qu'auraient provoqué des protestations, particulièrement des manifestations d'autochtones.


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le 18 janvier, 2000 - Bras de fer autour d'un bateau de déchets nucléaires australiens.

Agence France Presse

par David Arrode

CHERBOURG (France), 18 jan (AFP) - L'arrivée mardi à Cherbourg d'un bateau transportant des combustibles nucléaires usés australiens a été l'occasion d'une énième passe d'arme entre l'organisation écologiste Greenpeace et la Compagnie générale des matières nucléaires (COGEMA).

Le "Bouguenais", un cargo transportant quatre conteneurs de 308 éléments de combustibles usés issus du réacteur nucléaire expérimental australien de Lucas Heights, est arrivé à Cherbourg (Normadie, nord-ouest) en fin d'après-midi.

Mais dès lundi soir, des militants de Greenpeace avaient pris position à la porte principale du terminal maritime de la COGEMA, quai des Mielles, là où le cargo a accosté pour décharger sa cargaison avant que celle-ci ne prenne par camion la route de La Hague.

La quinzaine de militants présents, certains ayant soudé les grilles, d'autres s'y cadenassant ou s'attachant à un barrage de fûts marqués du sigle radioactif et portant un kangourou en effigie, faisaient face à un cordon de gendarmes mobiles déployé mardi en début d'après-midi à l'intérieur du terminal maritime.

Entre militants et forces de l'ordre, deux banderoles tendues à l'entrée du terminal proclament "Stop plutonium" ou exigent la fin du retraitement ("No more reprocessing").

Par sa présence, Greenpeace entend ainsi dénoncer la signature d'un nouveau contrat de retraitement entre la COGEMA et la société australienne ANSTO (Australian Nuclear Science and Technology Organisation) qui prévoit le retraitement d'ici 2015 de 1.300 éléments de combustibles usés.

Jean-Luc Thierry, chargé des questions nucléaires à Greenpeace France, fustige "l'absence de transparence" entourant ce contrat signé en janvier 1999 : "que contient ce contrat ? quel est son montant ? combien coûte le transport de l'Australie vers la France ? que vont devenir les déchets australiens retraités à la Hague ?"

L'action de Greenpeace n'a cependant pas empêché quatre camions de pénétrer après 18h00 (17H00 GMT) dans l'enceinte de la gare maritime par une autre entrée que celle occupée par les militants écologistes. Les opérations de chargement des conteneurs à bord des camions devaient démarrer vers 20h30, a indiqué un responsable de Transnucléaire, la filiale transports de la COGEMA et affréteur du "Bouguenais".

Ne souhaitant être entravée dans l'acheminement des combustibles vers l'usine de la Hague, Transnucléaire a par ailleurs assigné Greenpeace devant la justice.

Siégeant en audience immédiate, le tribunal a interdit à Greenpeace de s'approcher du "Bouguenais", à moins de 100 m sur le port, à moins de 300 m en mer, et d'entraver les opérations de transport jusqu'à la Hague, sous peine d'une astreinte de 100.000 F (15.245 EUR).

Greenpeace n'en est pas à sa première action visant les activités de la COGEMA. Et comme l'été dernier, où l'organisation avait cherché à s'opposer à un départ de Cherbourg vers le Japon d'un navire transportant du combustible MOX, une action en justice a été intentée, et gagnée, contre les militants écologistes.

La loi française du 30 décembre 1991 impose le retour dans leur pays d'origine des déchets retraités à La Hague. Outre cinq retours vers le Japon, deux retours ont eu lieu vers l'Allemagne en 1996 et 1997.


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le 18 janvier, 2000 - Un deuxième barrage de Greenpeace dégagé par les forces de l'ordre.

Agence France Presse

CHERBOURG (France), 18 jan (AFP) - Des militants de Greenpeace ont tenté de dresser mardi soir un nouveau barrage à une entrée du terminal maritime de la Compagnie générale des matières nucléaires (COGEMA) à Cherbourg (nord-ouest) avant d'être arrêtés par les forces de l'ordre, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Une dizaine de militants de l'organisation écologiste se sont accrochés à des fûts portant le sigle radioactif et barrant une entrée du terminal où un transport de combustibles nucléaires usés australiens est arrivé mardi après-midi.

Un quart d'heure plus tard, les forces de l'ordre sont intervenues pour dégager par la force les militants sont certains étaient accrochés aux fûts au moyen de mousquetons. Tous les militants, ainsi que les fûts, ont été emmenés dans des fourgons de police.

"Notre intention est de dénoncer ce transport de combustible de manière pacifique. Cela ne justifie pas une intervention dans la violence", a dénoncé Yannick Rousselet, de Greenpeace Cherbourg.

Depuis lundi soir, Greenpeace bloquait le passage à l'entrée principale du terminal de la COGEMA afin de dénoncer l'arrivée du bateau le "Bouguenais" chargé de quatre conteneurs de 308 éléments de combustibles provenant du réacteur nucléaire expérimental de Lucas Heights (Australie) et destinés à l'usine de retraitement de la Hague.

Mardi soir, les militants de Greenpeace ont commencé à lever ce barrage, tandis que se poursuivaient les opérations de chargement du combustible sur les camions qui doivent ensuite l'acheminer vers l'usine de la Hague.


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le 18 janvier, 2000 - Greenpeace se mobilise contre l'arrivée de déchets australiens en France.

Agence France Presse

par David Arrode

CHERBOURG (France), 18 jan (AFP) - L'arrivée prochaine à Cherbourg (nord) d'un bateau chargé de combustibles nucléaires usés australiens est l'occasion d'une nouvelle action de Greenpeace France en direction de la Compagnie générale des matières nucléaires (Cogema).

La Cogema a annoncé mardi l'arrivée le jour-même "en fin d'après-midi" du Bouguenais, un cargo français transportant 308 éléments de combustibles usés issus du réacteur nucléaire expérimental australien de Lucas Heights.

Dès lundi soir, des militants de Greenpeace ont pris position aux portes du terminal maritime de la Cogema, à Cherbourg, certains soudant les grilles, d'autres s'y cadenassant ou s'attachant à un barrage de fûts marqués du sigle radioactif et portant un kangourou en effigie.

Deux banderoles, tendues à l'entrée du terminal, proclament "Stop plutonium" ou exigent la fin du retraitement ("No more reprocessing"). Jean-Luc Thierry, chargé des questions nucléaires au sein de l'organisation écologiste, a annoncé vouloir rester sur place "le plus longtemps possible".

L'organisation entend ainsi dénoncer la signature d'un nouveau contrat de retraitement entre la Cogema et la société australienne Ansto (Australian Nuclear Science and Technology Organisation) qui prévoit le retraitement d'ici 2015 de 1.300 éléments de combustibles usés.

Jean-Luc Thierry dénonce "l'absence de transparence" entourant ce contrat signé en janvier 1999 : "que contient ce contrat ? Quel est son montant ? Combien coûte le transport de l'Australie vers la France ? Que vont devenir les déchets australiens retraités à la Hague ?"

Le contrat prévoit un retour des déchets retraités de la Hague vers l'Australie "au plus tard en 2015", avait indiqué vendredi le directeur de l'usine, Michel Pouilloux.

Fidèle à son combat antinucléaire, qui s'est illustré en juillet au moment du départ de Cherbourg vers le Japon d'un navire transportant du combustible MOX, Greenpeace est soutenu cette fois par d'autres organisations écologistes.

Les Verts français dénoncent ce nouveau contrat de retraitement, entériné par le gouvernement de gauche auquel ils participent, comme une "entorse" à l'accord passé en 1997 entre Verts et le Parti socialiste prévoyant qu'aucun nouveau contrat ne serait conclu.

L'association écologiste Robin des Bois, de son côté, dénonce les conditions de ce transport entre l'Australie et la France à bord du Bouguenais, un "vieux navire immatriculé aux îles Kerguelen" et "servi par un commandement français et des matelots philippins qui sont donc en contact régulier avec les matériaux radioactifs transportés".

Le Bouguenais, cargo de 90 m construit en 1984, a été affrété par Transnucléaire, filiale transports de la Cogema, pour laquelle il a déjà effectué plusieurs voyages.

Pour la directrice générale adjointe de Transnucléaire, Catherine Tissot-Colle, "le Bouguenais satisfait aux exigences de la classe INF-2 (Irradiated Nuclear Fuel) telles que définies par

l'Organisation maritime internationale" (double coque, matériel de radioprotection).

La loi française du 30 décembre 1991 impose le retour dans leur pays d'origine des déchets retraités à La Hague. Outre cinq retours vers le Japon, deux retours ont eu lieu vers l'Allemagne en 1996 et 1997.


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le 15 janvier 2000 - Un envoi de combustible à base de plutonium arrive en Ontario.

Le Droit
page 25

Un envoi d'échantillons américains de combustible contenant du plutonium d'origine militaire est arrivé par hélicoptère aux laboratoires d'Énergie atomique du Canada limitée (EACL), à Chalk River en Ontario, hier.

Le combustible à base de mélanges d'oxydes a été transporté en camion du Nouveau-Mexique à SaultSainte-Marie, en Ontario, avant d'être transféré dans un hélicoptère.

"L'envoi est arrivé en toute sécurité par voie aérienne et tout s'est déroulé comme prévu", a déclaré le porte-parole d'EACL, Larry Shewchuk.

Le combustible et ses 119 grammes de plutonium devaient entrer au pays par Sault Sainte-Marie, pour ensuite se diriger vers le nord de l'Ontario en empruntant l'autoroute 17 et en passant par Sudbury et North Bay pour finalement arriver à Chalk River, environ 150 kilomètres au nord-ouest d'Ottawa.

Mais ce plan initial a dû être modifié après des rencontres avec des résidants des environs du trajet suggéré. "Les gens nous ont dit: 'si le chargement est sécuritaire, pourquoi ne pas le transporter par avion?' a expliqué M. Shewchuk. C'est donc ce que nous avons fait."

En décembre, EACL a demandé au gouvernement quels changements devraient être apportés au plan d'urgence si le combustible était transporté par voie aérienne.

Trois hélicoptères ont participé à des exercices pour le transport du controversé chargement de Sault Sainte-Marie jusqu'à Chalk River, le 23 décembre dernier, et la dernière approbation pour le plan d'urgence modifié a été accordée lundi dernier.

La combustion du plutonium pour en produire de l'électricité est une solution envisagée pour encourager le désarmement nucléaire de certains pays, dont les États-Unis et la Russie. Trois pour cent du combustible est composé de plutonium.

Les échantillons seront utilisés pour des essais qui viseront à déterminer s'il est possible d'utiliser ce combustible, appelé MOX, dans les réacteurs nucléaires CANDU du Canada.

Un deuxième envoi de combustible à base de mélanges d'oxydes [de l'uranium et du plutonium] d'origine russe est attendu sous peu aux mêmes laboratoires.

Des groupes d'autochtones ont promis de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher que la livraison soit effectuée. Le chef mohawk Dooley Thompson avait promis de se coucher devant les camions qui transporteraient le matériel radioactif.

[À noter: ce plutonium d'origine russe traverserait le Québec.]


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le 17 janvier, 2000 - Transport de plutonium: des lois auraient été violées.

La Voix de l'Est
page 11

Tony Martin, député provincial de la région de Sault Ste. Marie, croit qu'il y a eu violation des lois fédérales lorsque du combustible contenant du plutonium d'origine militaire a été transporté par hélicoptère jusqu'aux laboratoires d'Energie atomique du Canada à Chalk River, en Ontario.

M. Martin affirme que lui-même et un groupe de défense de l'environnement de la région, Northwatch, ont établi que les exigences prévues pour l'expédition de substances dangereuses n'avaient fort probablement pas été respectées.

Le député néo-démocrate a l'intention d'écrire au procureur général de l'Ontario, Jim Flaherty, afin de s'informer du rôle qu'a tenu dans cette opération la police provinciale, qui relève de sa juridiction. Des policiers ont accompagné la cargaison jusqu'à l'aéroport.

Le combustible à base de mélanges d'oxydes a été transporté en camion depuis le Nouveau-Mexique jusqu'à Sault Sainte-Marie. Il a ensuite été transféré dans un hélicoptère et acheminé aux laboratoires de Chalk River, ce qui a permis d'éviter les groupes de défense de l'environnement et les résidants qui s'étaient massés le long de la route pour tenir des manifestations.

Le plan initial prévoyait que les camions contenant le chargement traversent les régions du nord de l'Ontario en empruntant l'autoroute 117 pour se rendre jusqu'aux laboratoires, situés à environ 150 kilomètres au nord-ouest d'Ottawa.

Les autorités ont annoncé qu'elles avaient renoncé à ce plan après avoir rencontré les résidants. Plusieurs craignaient des problèmes pendant le transport et l'impact qui pouvait en résulter pour l'environnement. Lorsqu'il est inhalé, le plutonium est reconnu comme une substance cancérigène dangereuse.

La députée libérale de Sault Ste. Marie, Carmen Provenzano, a dit qu'à sa connaissance, aucune loi n'avait été enfreinte. Dans ce cas, a-t-elle déclaré, la sécurité constituait une priorité, et l'opération s'est bien déroulée.

Hier, environ 25 personnes ont tenu une manifestation devant le bureau de Mme Provenzano.

Une cargaison similaire doit arriver à Cornwall, en Ontario, au printemps. Elle sera transportée par navire depuis la Russie et empruntera la Voie maritime du Saint-Laurent, avant d'être acheminée par camion jusqu'à Chalk River.


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le 22 décembre, 1999 - Chrétien continue à promouvoir la vente de réacteurs en Turquie

Le Devoir
page A9

Malgré les risques de tremblement de terre;
Jean Chrétien continue à promouvoir la vente
de réacteurs CANDU en Turquie

C'est avec beaucoup d'intérêt que nous avons suivi le dernier voyage de Jean Chrétien en Turquie, plus particulièrement son passage dans la ville meurtrie et dévastée d'Adapazari.

N'est-ce pas cette région qui avait été frappée en août dernier par un terrible tremblement de terre, détruisant des villes entières et tuant plusieurs dizaines de milliers de personnes (17 000 selon les autorités, près de 50 000 selon des sources proches des ONG)? Les médias -- par le truchement des images de la télévision et des comptes rendus de presse -- avaient su à l'époque nous montrer l'ampleur du désastre comme la difficulté du gouvernement turc à y faire face ainsi que les efforts du gouvernement canadien pour apporter une aide non négligeable aux victimes de cette catastrophe ( 2,2 millions de dollars).

Et nous avions été fiers de cette solidarité dont avait fait si rapidement preuve notre pays.

Stupéfaction

Mais là, quel n'est pas notre embarras, plutôt notre stupéfaction, d'apprendre que lors du récent séjour de M. Chrétien, il s'est de nouveau employé à promouvoir la vente de réacteurs nucléaires de type Candu, de fabrication canadienne!

Et avec quels arguments? "La Turquie est un grand pays", auriez-vous déclaré aux journalistes, ajoutant: "Tout le pays n'est pas prédisposé aux tremblements de terre." Pourtant, chacun sait que la Turquie n'est pas un grand pays (avec ses 779 542 kilomètres carrés, elle est presque treize fois moins étendue que le Canada) et personne ne peut ignorer que le fait d'installer une centrale nucléaire dans une région traversée par des lignes de failles en activité n'est pas une mince affaire, surtout si ces craintes fondées sur le bon sens sont renforcées par des études scientifiques.

Ainsi le professeur canadien Karl Buckthought, président d'Earthquake Forecasts Inc., expliquait récemment que d'après ses propres études menées au sujet du site envisagé d'Akkuyu, "la probabilité d'un dommage au réacteur dû à un tremblement de terre est au moins de 50 %".

Un rapport scientifique publié en 1991 (et cosigné par une équipe de spécialistes en géophysique turco-britannique) rappelait de son côté l'existence d'une faille sismique toujours en activité à environ 20 kilomètres au sud-est de la baie d'Akkuyu. Alors, comment comprendre cette insistance de la part de M. Chrétien à vouloir, dans un contexte aussi incertain, vendre une technologie à haut risque?

Fiabilité en question

La fiabilité des réacteurs nucléaires (qu'ils soient de fabrication canadienne ou non) est loin d'être celle que l'on a prétendue. Et M. Chrétien n'est pas sans savoir que partout, dans les pays industrialisés, la production nucléaire d'énergie électrique est remise en question, tant pour des motifs de sécurité, de durabilité et d'efficacité que pour les coûts prohibitifs que de telles installations requièrent.

Au Canada, aux États-Unis et en Europe de l'Ouest, l'ère est plutôt à la fermeture des centrales et au retrait des programmes nucléaires. Hydro Ontario ferme un à un ses réacteurs Candu, ceux-ci ayant subi plusieurs "incidents" sérieux (plus de mille entre 1989 et 1995).

Ils n'ont pas non plus rempli leur promesse d'efficacité puisqu'ils ne fonctionnent qu'à environ 60 % de leur capacité théorique. Alors, pourquoi s'acharner à vendre à l'extérieur un produit dont on vérifie chaque fois un peu plus au pays les limites et les dangers?

Plus d'un milliard de dollars

Il est vrai que nous connaissons peu de choses des actuelles discussions se déroulant entre le consortium d'Énergie atomique du Canada limitée (EACL, une société de la Couronne) et la société turque de production d'énergie (TAES). Toutefois, l'appel d'offres public de la Turquie pose comme exigence première un financement à 100 %.

Ceci impliquerait un investissement de plus d'un milliard de dollars de la part du Canada. Puisque ni EACL ni la Société pour l'expansion des exportations (SEE) ne peuvent assumer de tels prêts, c'est sans doute au gouvernement -- à même le fonds consolidé -- que reviendra ce rôle, comme cela, semble-t-il, a été le cas lors de la vente de deux autres réacteurs Candu à la Chine en 1996.

Mais comment M. Chrétien pourrait-il trouver normal qu'en ces temps de restrictions budgétaires qui étouffent les institutions d'éducation et de santé de notre pays, les Canadiens subventionnent à grands frais l'implantation à l'étranger d'une centrale nucléaireS dont la population locale ne veut même pas?

Mouvement de protestation

Car c'est là l'autre dimension du problème. Depuis que les autorités turques ont songé à un tel projet (elles ont commencé à exproprier fermiers et pêcheurs de la baie d'Akkuyu en 1976), jamais n'ont cessé de s'élever des oppositions de toutes parts.

À tel point qu'aujourd'hui, de nombreux élus de la région participent avec la population à des protestations annuelles. Des poursuites judiciaires ont également été menées, sans succès toutefois, par plusieurs groupes environnementalistes . Il faut dire -- comme M. Chrétien ne peut manquer de le savoir -- que la Turquie, depuis plusieurs années, souffre d'un grave déficit démocratique et que les forces armées de ce pays ont tendance à "gouverner derrière le trône" et à imposer, la plupart du temps, leurs diktats à la population.

N'est-ce pas d'ailleurs celles-ci -- logique militariste oblige -- qui seraient derrière cette volonté de l'État turc de chercher coûte que coûte à se doter -- depuis plus de 25 ans -- d'une filière nucléaire? C'est en tout cas ce qu'imagine plus d'un expert en géopolitique de cette région.

Comment le premier ministre du Canada ne devrait-il pas tenir compte de telles données, ne serait-ce que pour agir avec la prudence qui convient et en conformité avec les objectifs de paix qui ont toujours été les siens?

Comme on peut le constater, les questions ne manquent pas, et nous souhaiterions être rassurés. Nous n'aimerions pas croire ceux qui affirment que le premier ministre du Canada -- quand il voyage à l'étranger comme mandataire du peuple canadien -- a tendance à se transformer en simple représentant de commerce.

Ni non plus ceux qui laissent entendre que les seuls intérêts en jeu dans cette affaire sont ceux d'une industrie nucléaire canadienne moribonde, prête à donner la main à des militaires turcs avides d'un savoir-faire utile à la fabrication d'armements nucléairesS M. Chrétien les détrompera-t-il?

ILLUSTRATION

Pourquoi proposer d'installer des
réacteurs nucléaires en Turquie,
dans une région si sensible
aux tremblements de terre?


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le 9 décembre, 1999 - Déchets nucléaires : le « cadeau » russe retarde

Journal de Montréal, page 14

par Marco Fortier

OTTAWA -- Énergie atomique du Canada ltée vient d'envoyer un représentant en mission spéciale à Moscou dans un ultime effort pour importer avant l'hiver les déchets nucléaires issus des missiles russes démantelés.

L'émissaire canadien est arrivé à Moscou en fin de semaine dernière, a appris le Journal de Montréal.

Il s'est fait confier un projet digne de Mission impossible : faire livrer le plutonium par bateau au port de Cornwall avant la fermeture de la Voie maritime du Saint-Laurent, le 20 décembre. Les déchets radioactifs russes traverseront tout le Québec par le fleuve Saint-Laurent.

La circulation des navires sur le fleuve sera interrompue « au plus tard à No‘l pour les retardataires », a précisé hier au Journal un représentant de la Voie maritime du Saint-Laurent.

‚a laisse bien peu de temps pour charger les 120 grammes de matières radioactives dans un camion à Moscou, rouler près de 1 000 kilomètres jusqu'au port de Saint-Pétersbourg et placer la cargaison sur un bateau qui atteindrait le Canada en deux semaines.

Top secret

Pour cela, il faut pratiquement que le bateau ait quitté Saint-Pétersbourg au début de la semaine, ce que refuse de confirmer ou de nier la société d'État.

EACL garde le secret absolu sur la date de livraison du combustible, connu sous le nom de MOX, pour éviter que des manifestants bloquent les routes ou même le fleuve. Greenpeace et les Mohawks de Kanesatake et d'Akwesasne ont promis de tout faire pour empêcher l'entrée du MOX au pays. Le projet, une initiative du premier ministre Jean Chrétien, consiste à tester comme combustible dans un réacteur Candu, à la centrale de Chalk River en Ontario, le plutonium issu des missiles nucléaires russes et américains. En produisant de l'électricité à base de combustible nucléaire, M. Chrétien affirme contribuer au désarmement de la planète.

Gardes armés

Les opposants au projet soutiennent plutôt que le Canada veut ainsi relancer la mise en marché de son réacteur Candu.

Par ailleurs, Transports Canada a approuvé le mois dernier le protocole de transport soumis par EACL.

Les camions transportant le MOX seront suivis par satellite et escortés par des gardes armés pour décourager les voleurs et les manifestants.


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le 30 novembre, 1999 - L'électricité "verte" tente une percée en Allemagne .

Agence France Presse

par Chloé Coupeau

FRANCFORT (Allemagne) -- Les sociétés qui proposent du courant "vert", de Greenpeace Energy à la filiale de RWE, Avanza, se multiplient en Allemagne depuis la libéralisation du marché de l'électricité en avril 1998 mais les consommateurs hésitent encore.

Une cinquantaine de compagnies allemandes proposent actuellement un courant électrique produit au moins pour moitié à partir d'énergies renouvelables (hydraulique, éolienne, solaire ou biomasse), selon l'association allemande pour l'énergie renouvelable (VREW).

Greenpeace va les rejoindre à partir de janvier en lançant sa propre société de courant "vert". Une première dans le monde pour l'organisation écologiste internationale, précise un de ses porte-parole Sven Teske.

"La libéralisation, ce n'est pas seulement l'occasion de baisser les prix. C'est aussi l'opportunité d'utiliser un courant sans charbon ni atome" et donc sans déchets nucléaires ni dioxide de carbone destructeur des climats, martèle Greenpeace depuis un an déjà.

Un mot d'ordre d'autant plus accrocheur qu'il est lancé dans un pays qui négocie l'arrêt de ses centrales nucléaires d'ici une quinzaine d'années. Parallèlement aux sociétés spécialisées créées depuis la libéralisation, les anciens tenants des monopoles régionaux et locaux se sont mis eux aussi à proposer un courant "vert", à côté de leur électricité classique (34% nucléaire et 5% provenant d'énergies renouvelables).

Le numéro trois allemand de l'électricité Bayenwerk propose depuis le 1er novembre un courant 100% hydraulique. Son concurrent RWE, en passe de devenir le numéro un allemand s'il fusionne avec le numéro 6 VEW, a répliqué en annonçant mi-novembre le lancement au 1er décembre de Avanza Oekostrom.

Face à cette offre florissante, les consommateurs s'avèrent pourtant moins enthousiastes que prévus. Les responsables du secteur estiment que la cinquantaine d'entreprises de courant "propre" se partagent à peine quelques milliers de clients.

Chez Oekomstrom Handels, une des premières sociétés arrivées sur le marché, en février, Karl Kuenen, membre du directoire, avoue ne pas être sûr, avec quelques centaines de clients à la mi-novembre, d'atteindre la barre des 1.000, visée pour la fin de l'année.

Un décalage entre offre et demande que la VREW attribue en partie à la différence de prix entre le courant classique et le courant vert, plus coûteux, et à des retards dans la libéralisation.

Pour une famille de quatre personnes, le coût d'une année de courant "propre" varie de 1.200 à 1.800 DM (de 610 EUR à 920 EUR) d'une compagnie à l'autre et selon la part des énergies renouvelables.

Un prix d'autant plus difficile à avaler que celui du courant classique peut descendre, depuis la libéralisation, à 988 DM (505 EUR).

Un tel écart impose de prouver l'origine "écologique" du courant. Des labels ont été ou sont en train d'être mis en place, mais les fournisseurs de courant vert n'ont pas encore réussi à s'unir sur la définition de leur produit, reconnaît Martin Jakubowski, président de la VREW.

Mais pour Ivona Matas du centre de recherche sur les marchés (IFM) de Cologne (ouest) et auteur d'une étude sur le comportement des consommateurs face à la libéralisation du marché de l'électricité, "le blocage se fait avant tout au niveau la sécurité de l'approvisionnement".

Que ce soit pour du courant propre ou bon marché, "les gens ont peur de changer de fournisseur et de se retrouver dans le noir", regrette Karl Kuenen d'Oekostrom Handels.

A un point tel que l'offre écologique d'un "défenseur notoire de l'atome comme RWE gagne finalement plus facilement la confiance des consommateurs" que celle des nouvelles sociétés spécialisées dans le courant propre mais dont l'absence d'expérience effraie, observe Ivona Matas.


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le 2 décembre 1999- Tchernobyl, délabrée et menaçante, tombe de nouveau en panne.

Agence France Presse

par Philippe Coumarianos

KIEV (AFP) -- Une nouvelle panne à la centrale ukrainienne de Tchernobyl mercredi soir, après plusieurs mois de travaux de réparation, révèle l'état de délabrement de cette installation dont la fermeture est, selon les experts, impérative pour la sécurité de l'Europe.

"Nous sommes choqués. La centrale doit être fermée pour des raisons de sûreté. On ne peut pas risquer la vie de la population", s'indignait jeudi un responsable du ministère de l'Environnement et de la Sécurité nucléaire Vadim Grichenko.

Comme lui, de nombreux spécialistes estiment que Tchernobyl reste environ 14 ans après l'explosion de son quatrième réacteur, une véritable bombe à retardement qui menace l'Europe tout entière.

Le troisième réacteur de Tchernobyl, le seul encore opérationnel de Tchernobyl (sur les quatre d'origine), a été stoppé mercredi soir à la suite d'un dysfonctionnement dans son système de refroidissement d'urgence, ont indiqué jeudi des responsables de la centrale.

Aucune hausse de la radioactivité n'a cependant été enregistrée, a affirmé un porte-parole de la centrale, Oleg Goloskokov.

Les autorités avaient redémarré le 26 novembre le troisième bloc après cinq mois de travaux censés assurer la sécurité de la centrale victime d'un accident nucléaire sans précédent en avril 1986.

Les réparations avaient notamment porté sur la vérification et le renforcement du système de tuyauterie dans lequel plusieurs centaines de fissures avaient été découvertes ces deux dernières années.

Le troisième réacteur, de conception soviétique ancienne du type RBMK à graphite, a une puissance maximale de 1.000 MGW. Son redémarrage est prévu pour le 8 décembre, selon M. Goloskokov.

Au total, depuis le depuis le début de l'année, la centrale endommagée n'a fonctionné que quatre mois, étant le reste du temps en réparation.

L'Ukraine s'est engagée en 1995 à fermer Tchernobyl en l'an 2000, mais cet accord bute sur le versement de fonds de compensation promis par le groupe des pays les plus industrialisés (G7).

"Savoir si nous recevrons cet argent est bien sûr une question clef pour nous. Mais aujourd'hui, la sécurité doit l'emporter sur toute autre question économique" ou politique vu le danger que représente le troisième réacteur, relève M. Grichenko.

Le manque de fonds ne permet que de bricoler, au coup par coup, le troisième réacteur dont les équipements vétustes tombent régulièrement en panne, assure ainsi l'expert indépendant Gueorgui Kotchinsky.

"Tout est fait à la va-vite", affirme-t-il encore.

En outre, les salaires des employés de la centrale ne sont pas payés régulièrement, minant moral et professionnalisme.

"Evidemment notre moral n'est pas au plus haut. Mais nous ne refusons jamais de travailler", indique un ingénieur de la centrale, Andr• Savin, 35 ans. Le salaire moyen d'un ingénieur y est d'environ 800 hryvnias par mois (160 dollars), selon lui.

"Le pire, c'est l'inconnu qui nous pend au-dessus de la tête avec la fermeture de Tchernobyl. On ne sait pas ce que nous réserve l'avenir", poursuit-il. "Ceux qui réussissent à trouver un autre emploi s'en vont. Les autres se débrouilleront comme ils pourront".

Le réacteur numéro quatre avait explosé le 26 avril 1986, contaminant une bonne partie de l'Europe dont l'Ukraine, le Bélarus et la Russie.

Le réacteur numéro deux a été arrêté en 1991 à la suite d'un incendie, tandis que le numéro un a été mis hors service en 1996 dans le cadre de l'accord international signé entre l'Ukraine et le G7.


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le 6 décembre 1999 - Tchernobyl: Redémarrage du seul réacteur encore opérationnel.

Agence France Presse

KIEV -- Le seul réacteur encore opérationnel à la centrale ukrainienne de Tchernobyl a été redémarré samedi, en dépit des appels répétés des pays occidentaux et de nombreux spécialistes à fermer cette installation jugée dangereuse.

Le troisième réacteur, le seul encore opérationnel sur les quatre d'origine, "atteindra sa puissance maximale de 1.000 MGW lundi soir ou mardi", a souligné le porte-parole de la centrale Oleg Goloskokov.

Le réacteur avait dû être stoppé le 1er décembre après cinq mois de travaux de réparation à cause d'un dysfonctionnement dans son système de refroidissement d'urgence.

"La fuite a été colmatée et aucune hausse de la radioactivité n'a été enregistrée", a affirmé M. Goloskokov, ajoutant que le redémarrage avait eu lieu quatre jours avant la date prévue du 8 décembre.

Cette nouvelle panne a cependant révélé l'état de délabrement de Tchernobyl, théâtre d'une catastrophe nucléaire sans précédent en 1986, et poussé de nombreux spécialistes à demander la fermeture définitive de cette bombe à retardement.

"La centrale doit être fermée pour des raisons de sûreté. On ne peut pas risquer la vie de la population", avait ainsi estimé un responsable du ministère de l'Environnement et de la Sécurité nucléaire.

Le manque de fonds ne permet que de bricoler, au coup par coup, le troisième réacteur dont les équipements vétustes tombent régulièrement en panne, assurent les experts.

Depuis le début de l'année, ce réacteur, d'une conception soviétique ancienne de type RBMK, n'a tourné que quatre mois.

L'Ukraine s'est engagée en 1995 auprès des sept pays les plus industrialisés (G7) à fermer Tchernobyl en 2000 en échange d'une aide de 3,1 milliards de dollars, dont 1,4 pour la construction de deux réacteurs de compensation aux centrales de Rivne et Khmelnitsky (ouest de l'Ukraine).

Cet accord bute aujourd'hui sur la réticence de plusieurs pays européens, en premier lieu l'Allemagne, à financer l'industrie nucléaire ukrainienne jugée peu sûre.

Le président ukrainien Léonid Koutchma doit d'ailleurs se rendre cette semaine à Paris puis à Washington pour notamment tenter d'obtenir une promesse sur le versement de ces fonds.

"Je ne comprends pas qu'un organisme aussi respecté (que le G7) ne remplisse pas ses engagements", a indiqué M. Koutchma qui se refuse à fermer Tchernobyl sans l'aide internationale.


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le 6 décembre, 1999 - Le projet : Réacteur européen à eau sous pression (EPR).

Agence France Presse

PARIS -- Les groupes allemand Siemens et français Framatome, qui ont annoncé lundi leur projet de fusion de leurs activités nucléaires, collaborent déjà depuis plusieurs années sur le projet de réacteur européen EPR (European Pressurised-water Reactor : Réacteur européen à eau sous pression).

Ce projet porte sur un réacteur qui devrait être disponible vers 2010. Il permettrait aux deux pays de renouveler leurs parcs nucléaires et, à l'Europe, d'être présente sur les marchés internationaux au moment où les plus anciens des quelque 430 réacteurs actuellement en service dans le monde commenceraient à être remplacés.

Aujourd'hui, tout est prêt sur le papier pour sa réalisation par Nuclear Power International (NPI), société mixte déjà créée à cette fin par Siemens et Framatome. Sa mise en oeuvre nécessiterait un investissement global de 260 millions d'euros, partagé à parts égales entre les deux pays.

"Plus sûr et plus économique", selon ses concepteurs, que les modèles actuels, l'EPR aurait une puissance de 1.450 mégawatts et sa durée de vie serait de 60 ans, contre 40 ans pour les réacteurs d'aujourd'hui. Sa période prévue de production sans arrêt est de 18 mois, au lieu de neuf à douze pour les réacteurs en service.

Le coeur de l'EPR serait plus grand, avec 241 assemblages combustibles (contre 205 dans les derniers réacteurs français et 193 dans les réacteurs allemands). L'EPR devrait pouvoir brûler aussi du combustible nucléaire recyclé, appelé MOX (mélange d'oxydes d'uranium et de plutonium). Les générateurs de vapeur auraient un meilleur rendement.

Mais la principale nouveauté du projet réside dans son îlot nucléaire, dont la conception diviserait par dix, assurent les auteurs du projet, la probabilité d'accident. Les bâtiments du réacteur, du combustible et des systèmes de sûreté seraient sur un même soubassement et conçus pour résister aux séismes et aux agressions externes, comme la chute d'avions.

Outre un renforcement de l'enceinte de confinement, les ingénieurs prévoient également de doter le réacteur d'un bac de réception en matériaux réfractaires, placé sous le coeur, afin de retenir le combustible après sa liquéfaction, en cas de fusion.

La décision des gouvernements est en principe prévue très prochainement et l'ouverture du premier chantier entre 2002 et 2004. Cependant, le projet suscite de nombreuses oppositions. La ministre française de l'Environnement Dominique Voynet a déjà déclaré qu'elle quitterait le gouvernement si ce réacteur devait être construit.


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le 24 octobre, 1999 - Transport de plutonium ~ la CUQ exige des consultations.

Le Soleil
page A6

La commission de l'environnement de la CUQ a remis son rapport à la suite de ses auditions publiques sur le MOX en provenance d'ogives nucléaires russes. Ce combustible radioactif doit être acheminé par bateau sur le Saint-Laurent, le printemps prochain.

Aussi la commission s'inquiète-t-elle des dangers potentiels, compte tenu des accidents maritimes de plus en plus fréquents sur le fleuve, cette année.

«Il y a aussi de nombreuses autres matières dangereuses en circulation, des matières peut-être encore plus dangereuses que le MOX, mais on n'en sait rien», observe le président de la commission, Jean-Claude Bolduc.

Les maires de la CUQ ont donc demandé à Transports Canada qu'il tienne des consultations pour les populations riveraines du fleuve, afin qu'elles soient informées de ces dangers.

Ils observent qu'en Ontario, la population a été bien informée mais que c'est loin d'être le cas au Québec. [R.F.]


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le 17 novembre 1999 - Greenpeace dénonce la signature d'un contrat entre COGEMA et l'Australie

Agence France Presse

PARIS (AFP) - L'organisation écologiste Greenpeace a demandé mercredi au gouvernement français de "revenir" sur un accord "dangereux" signé entre la Compagnie générale des matières nucléaires (COGEMA) et une société australienne pour le retraitement de combustible nucléaire usé.

La COGEMA avait annoncé lundi la signature avec la société australienne ANSTO (Australian Nuclear Science and Technology Organisation) d'un contrat de retraitement de combustible nucléaire dans son usine de La Hague (nord ouest de la France).

Ce contrat "signifie de nouveaux dangers par les transports maritimes qui seront nécessaires, de nouveaux déchets qui resteront sur le sol français et un nouveau pas dangereux pour la sécurité internationale par une utilisation toujours plus importante du plutonium", estime l'organisation écologiste dans un communiqué.

Greenpeace dénonce "les limites de la transparence" du communiqué de "12 lignes" de la COGEMA annonçant le retraitement de 1.300 éléments de combustible usé en provenance du réacteur de Lucas Height (Australie) de l'ANSTO. Le communiqué, relève l'organisation, n'indique ni le montant du contrat, ni le nombre de tonnes de combustibles à transporter, ni le sort du plutonium issu du retraitement.


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le 16 novembre 1999 - Les Américains garderont leur plutonium.

Le Devoir
page A-4

Les États-Unis n'enverront pas leur excédent de plutonium militaire au Canada, qui devait tester avec quelques grammes à Chalk River, en Ontario, la possibilité de recycler comme combustible dans ses réacteurs les surplus provenant du démantèlement des ogives nucléaires américaines et russes.

Le retrait des États-Unis, qui auront 33 tonnes de plutonium militaire sur les bras à la suite du démantèlement de milliers de missiles prévu par les conventions de désarmement, pourrait compromettre même le test que devait mener le Canada avec le matériel nucléaire russe.

En effet, la contribution des Américains au transport du matériel russe ne sera pas au rendez-vous, ce qui laisse l'entière responsabilité de ce transport au Russes et au gouvernement canadien.


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le 16 novembre, 1999 - CUQ; Consultation au sujet de l'importation de plutonium.

Le Soleil
page A-9

Le transport du MOX sur le fleuve fera l'objet d'une consultation de la part de la Commission de l'environnement de la CUQ [Commission urbaine du Québec] à 19h ce soir, dans la salle du conseil, au 399, rue Saint-Joseph Est afin d'entendre les citoyens qui ont des questions ou des objections à formuler. Un expert de Transports Canada défendra le projet.

Le MOX est un mélange d'oxyde d'uranium et de plutonium provenant des ogives nucléaires russes démantelées et il doit servir de combustible dans les réacteurs Candu situés en Ontario, et pour ce faire, leur transport se fera à bord de navires qui remonteront le fleuve jusqu'à Cornwall.

Pour leur part, les États-Unis affirment qu'ils n'exporteront plus ces produits radioactifs au Canada (dans leur cas, c'était par voie terrestre) mais rien n'a encore été décidé du côté russe.

Le mois dernier, le conseil des maires de la CUQ avait adopté une résolution où ils s'objectaient au passage du MOX en face de Québec sur le Saint-Laurent et il confiait à sa Commission sur l'environnement le suivi du dossier. Elle est présidée par le maire de Lac-Saint-Charles, Jean-Claude Bolduc. R. F.


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le 16 novembre, 1999 - Les États-Unis renoncent à exporter du plutonium au Canada.

Le Soleil
page A-10

Pas dans nos fours;

Les États-Unis renoncent à venir
brûler leur plutonium au Canada

Les États-Unis renoncent à un projet controversé d'exportation au Canada de plutonium provenant de leurs ogives nucléaires.

Le département américain de l'Énergie dit se réserver le droit de réévaluer cette décision, mais précise qu'il n'envisage plus de recourir aux réacteurs nucléaires canadiens pour brûler le plutonium excédentaire.

Le premier ministre Jean Chrétien et Énergie atomique du Canada, une société d'État, avaient mis de l'avant ce projet de destruction du plutonium en le présentant comme une contribution canadienne à l'élimination d'un des derniers legs de la guerre froide.

Le militant antinucléaire Steve Shallhorn, de Greenpeace, s'est réjoui de la décision américaine, affirmant qu'il est maintenant peu probable que le Canada devienne le dépositaire final du plutonium non requis, produit par les États-Unis. Mais il n'est pas impossible que le plutonium de l'ex-Union soviétique puisse être expédié au Canada.

Test remis

La décision américaine remet en question la pertinence d'un test impliquant la combustion d'environ 200 grammes de plutonium américain et russe, test qu'Energie atomique du Canada comptait effectuer à ses laboratoires de Chalk River, en Ontario, l'an prochain.

Ce test suscite des objections dans certaines régions des Etats-Unis, comme le Michigan, susceptible de se trouver sur la route du matériel, lors de son transport. Des villes frontalières comme Windsor ont également exprimé leur opposition.

Depuis cinq ans, les autorités fédérales canadiennes faisaient de gros efforts pour convaincre Américains et Russes de venir brûler leur plutonium au Canada. Mais le département de l'Énergie américain n'est pas intéressé. Il estime qu'il y a suffisamment de centrales nucléaires aux Etats-Unis pour y utiliser la totalité des 33 tonnes de plutonium dont il veut se défaire. Les États-Unis comptent éliminer une quantité de plutonium suffisante pour produire environ 5000 bombes. Les Russes ont accumulé un surplus similaire.

Le sort de la proposition canadienne dépend maintenant entièrement des Russes. Mais selon un analyste, Franklyn Griffiths, politicologue à l'Université de Toronto, cela ne se fera que si des subsides sont accordés pour faciliter la participation de la Russie.

M. Griffiths a affirmé que les autorités canadiennes savaient déjà depuis un certain temps que les États-Unis n'étaient pas intéressés par le projet canadien. Mais maintenant, la population canadienne le sait aussi, a-t-il dit.

Il n'a pas été possible d'obtenir les commentaires du gouvernement fédéral ou d'Énergie atomique du Canada.


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le 5 novembre, 1999 - Le Bloc québécois ~ Fusils, carabines et plutonium.

Le Soleil
page 2
par André A. Bellemare

Les députés du Bloc québécois nous représentant à Ottawa agissent comme s'ils vivaient sur une autre planète que nous!

Après avoir mené campagne pour la légalisation de la marijuana à des fins médécinales, voilà qu'ils font campagne pour s'opposer à l'importation de plutonium en sol canadien.

Avant-hier, le Bloc québécois a soutenu que le premier ministre Jean Chrétien aurait dû procéder à une vaste consultation de la population avant de donner le feu vert au recyclage du plutonium russe dans des réacteurs nucléaires ontariens.

Pourquoi le BQ ne lutte-t-il pas avec le même acharnement pour défendre les intérêts de plus d'un million et quart de Québécois(es) possédant des millions de fusils et carabines de chasse ?

Ces centaines de milliers de citoyens sont pourtant traumatisés et écrasés par une avalanche de règlements fédéraux ridicules sur l'enregistrement des armes à feu et de leurs propriétaires.

Ne serait-il pas temps que le Bloc québécois révise l'ordre de ses priorités dans la défense de nos intérêts ? Les citoyens seront-ils intéressés à réélire des députés aussi déconnectés des préoccupations de base de leurs électeurs ?


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