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LES ARTICLES


le 22 août 2000 - Combustible de plutonium: Les élus de La Baie aux aguets.

Le Quotidien
page 6

Le conseil municipal de La Baie a pris l'engagement, hier, d'informer les citoyens concernant le transport sous la forme de combustible à oxyde mixte (MOX) de plutonium provenant des armements nucléaires russes.

Maire suppléant, Jean-Eudes Simard, a indiqué qu'un représentant de la municipalité va assister à la réunion convoqué par l'organisation de la Sécurité civile à l'Hôtel Holiday Inn, à Jonquière le 23 août à 13h00.

"A la suite de cette réunion, nous allons évaluer la pertinence d'informer sur le champ ou un peu plus tard les citoyens qui marquent de l'intérêt pour ce produit", a-t-il précisé.

Ces commentaires ont fait suite à la demande de deux Baieriverains, Marc-André Gagnon et Denis Pineault, qui ont successivement rappelé à l'issue de la séance du conseil que les Etats-Unis ont refusé que le transport de combustible contenant du plutonium se fasse sur son territoire et que la population de la région se doit d'être informée et consultée avant qu'il y ait autorisation de transporter ce produit radioactif qui est une menace potentielle à la santé humaine.

"Notre municipalité (La Baie) est membre du réseau de Villes et Villages en santé", a fait remarquer notamment Denis Pineault aux élus baieriverains.


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le 22 août 2000 - Plutonium: la Sécurité civile tient une réunion le 23 août.

Le Quotidien
page 6

par Yvon Bernier

La Sécurité civile du Saguenay-Lac-Saint-Jean tiendra le mercredi 23 août à l'Hôtel Holiday Inn de Jonquière une rencontre visant à préparer l'accueil éventuel du plutonium provenant des armements nucléaires russes et sous la forme de combustible "mixed oxyde fuel" (MOX) qui pourrait transiter par la Base militaire de Bagotville avant d'arriver à son point de destination à Chalk River, en Ontario.

Conseiller au sein de cet organisme, Réjean Bédard, indique que des membres de la Sécurité civile, des représentants de la Sûreté municipale et de divers ministères du gouvernement provincial, des militaires et des représentants de Transports Canada participeront à la rencontre prévue.

"On tient à être en mesure de faire face à n'importe laquelle situation. On se tient prêt comme l'on fait toujours lorsqu'il y a des événements à risque. Il se pourrait aussi que cette opération ne se fasse pas via la Base de Bagotville", commente le président admettant par ailleurs que l'objectif de la rencontre est d'obtenir plus d'information sur l'importation du plutonium.

Environnement

Porte-parole du Conseil régional de l'environnement (CRE), Ursula Larouche, souligne que l'importation de plutonium par voie aérienne se prépare sans que la population de la région soit véritablement tenue au fait de ce qu'une telle opération implique.

Elle signale qu'il est illégal aux Etats-Unis de transporter du plutonium par voie aérienne car l'on juge que les contenants de MOX ne peuvent pas résister à tous les accidents et que ses impacts sur l'environnement et la santé ne sont pas connus.

"Au Canada, on se permet de prendre charge du plutonium russe et ce sans avoir jamais soumis ce projet à la consultation publique", souligne-t-elle.

Mme Larouche ajoute qu'il y a heureusement certaines instances et organismes qui tiennent à ce que ce dossier ne se traite pas en vase clos.

"La MRC du Fjord-du-Saguenay, la députée de Jonquière et porte- parole du Bloc québécois Jocelyne Girard-Bujold, et un nombre croissant de municipalités tant du Saguenay que du Lac-Saint-Jean demandent que le gouvernement du Canada mette fin au projet d'élimination du plutonium militaire russe et américain dans des réacteurs CANDU canadiens, ne reçoive plus d'échantillons de combustible MOX, et consulte le public s'il envisage de transporter du plutonium par voie aérienne ou autrement."

ILLUSTRATION : REUNION

Conseiller pour la Sécurité civile du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Réjean Bédard, compte bien obtenir plus d'information de la part des autorités concernées lors de la rencontre prévue pour mercredi prochain.


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le 22 août 2000 - Plutonium russe; Ottawa saisit Québec de son projet

Le Devoir
page A1

par Louis-Gilles Francoeur

Le projet fédéral d'importer du plutonium russe et de le transporter par avion au-dessus de l'Ontario et du Québec mobilisera au cours des prochains jours plusieurs services gouvernementaux du Québec, y compris la Sécurité civile, qui vont se réunir cette semaine à Jonquière pour se préparer à la possibilité que ce combustible nucléaire transite par la base de Bagotville, au Saguenay, au lieu de celle de Trenton, en Ontario.

Bagotville est en effet l'une des deux bases militaires qu'Ottawa a choisies comme point de chute éventuel du matériel nucléaire russe en vue de procéder à une expérience de retraitement de ce combustible pour lui donner une seconde carrière dans les réacteurs de la filière Candu.

La plupart des médias canadiens ont jusqu'ici montré du doigt la base aérienne de Trenton, qui a été utilisée une première fois pour acheminer par avion du combustible nucléaire américain destiné à la première phase de cette expérience, ce qui avait déjoué les groupes pacifistes et environnementaux qui voulaient manifester tout au long du parcours éventuellement emprunté par un convoi terrestre.

Selon les informations obtenues hier, le ministère fédéral des Ressources naturelles a convoqué demain, pour une séance d'information, les maires des villes de Chicoutimi, Jonquière et La Baie pour les préparer à l'arrivée éventuelle d'un avion russe à la base militaire de Bagotville avec à son bord le combustible controversé.

Le lendemain, soit jeudi, le même ministère fédéral a loué des salles pour deux réunions au Holiday Inn de Jonquière pour y rencontrer à huis clos tous les responsables régionaux de la Sécurité civile québécoise. D'autres organismes gouvernementaux québécois, dont le ministère de la Santé et des Services sociaux ainsi que celui de l'Environnement, ont aussi été invités, ce qui leur permettra de vérifier si leurs plans d'urgence sont adaptés à ce projet de transport de combustible nucléaire par avion au-dessus du territoire québécois.

Jusqu'ici, les 20 municipalités saguenéennes de la MRC du Fjord ont manifesté à Ottawa une opposition unanime à ce projet de transport aérien de combustible nucléaire au-dessus de leur région. Une trentaine de municipalités du Lac-Saint-Jean ont aussi signifié leur opposition par résolution ainsi que plus de 200 autres municipalités québécoises et ontariennes.

Selon le capitaine Luc Godette, un des responsables de l'information à la base de Bagotville, les réunions en série planifiées pour demain et jeudi par le ministère fédéral des Ressources naturelles n'indiquent en aucune façon une préférence d'Ottawa pour la base de Bagotville. Des réunions similaires, dit-il, vont avoir lieu aujourd'hui et demain à Trenton. "Le choix n'est pas fait", a-t-il dit.

"Les deux sites sont cependant intéressants pour le gouvernement fédéral, a-t-il déclaré. Les deux aéroports militaires sont situés dans l'est du Canada et ils sont dotés de pistes très longues: 10 000 pieds dans le cas de Bagotville." Le capitaine a écarté que Bagotville soit préférée en raison de son éloignement des grands foyers urbains de contestation du projet.

Si le gouvernement fédéral va de l'avant avec ce projet, dit-il, l'avion russe déposera son chargement sur la base, d'où il sera acheminé par hélicoptère vers la centrale nucléaire de Chalk River, en Ontario.

Un rapport de la commission canadienne sur la sécurité nucléaire déposé à la mi-juillet précisait que cette centrale, la plus vieille au pays, devait être fermée le 31 octobre. Le projet fédéral prolongerait sa vie utile de quelques années avec des techniciens dont la formation se ferait sur le tas.

Le projet de retraiter des combustibles nucléaires russes et américains au Canada au profit de la filière Candu a été annoncé, sans évaluation environnementale préalable, par le premier ministre Jean Chrétien lors de son dernier voyage en Russie pour aider, disait-il, ce pays à se débarrasser de ses excédents de combustible nucléaire.

La Russie a été dans le passé souvent prise à partie par des groupes environnementaux internationaux comme Greenpeace pour avoir coulé délibérément dans les mers nordiques du matériel militaire nucléaire, comme des sous-marins et des navires de grande taille. Ce pays, qui ne possède aucun équipement d'entreposage sécuritaire de ses combustibles nucléaires, les plus dangereux qui soient, inquiète singulièrement ses voisins et les États-Unis avec ses pratiques laxistes.

Une partie du combustible excédentaire visé par l'expérience de Chalk River proviendrait du démantèlement d'ogives nucléaires à la suite des traités internationaux de désarmement.

Le Canada tentera de retraiter, séparément d'abord puis simultanément par la suite, des combustibles russes et américains. Une première expérience a été tentée avec du combustible américain qui a été transporté à la vieille centrale nucléaire de Chalk River, en Ontario, par voie aérienne au-dessus du territoire canadien.

Les États-Unis s'interdisent tout vol autre que militaire avec des combustibles radioactifs parce qu'il n'existe aucun contenant ayant démontré jusqu'ici sa résistance à l'écrasement d'un avion. Le ministère canadien des Ressources naturelles mène présentement lui-même une consultation publique sur son projet en lieu et place d'une véritable évaluation en audiences publiques sous l'autorité de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale. Cette consultation à portée limitée ne porte que sur les corridors de transport et exclut tout examen de la pertinence du projet.

Pour la députée bloquiste régionale Jocelyne Girard-Bujold, par ailleurs critique de son parti en matière d'environnement, "rien ne prouve que les Russes ont une expertise sérieuse en matière de transport aérien de combustible nucléaire" et, surtout, une expérience supérieure à celle des Américains qui interdisent ces pratiques au-dessus de leur territoire pour des raisons de sécurité.

Elle ajoute que "les gens vont inévitablement s'inquiéter de la valeur des règles de sécurité et de l'expertise russe" dans ce domaine à la suite des ratés monumentaux de la Russie dans l'affaire du sous-marin atomique Koursk. Pour Mme Girard-Bujold, on peut tout autant s'interroger sur la sécurité du transport de ce combustible sur les hélicoptères de l'armée canadienne, dont Ottawa annonçait cette semaine le remplacement pour cause de vétusté.

Pour la députée bloquiste, on peut même se demander si la vieille centrale de Chalk River est à la hauteur d'une telle expérience, qui sera réalisée avec du personnel formé sur le tas, alors qu'on prévoyait sa fermeture pour l'automne prochain.


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le 8 août 2000 - Plutonium à Bagotville; La Baie entend informer la population.

Le Quotidien
page 9

par Yvon Bernier

La municipalité de La Baie entend bien faire en sorte que la population baieriveraine soit dûment informée relativement au transport de combustibles d'oxyde mixte (MOX) contenant du plutonium radioactif provenant de la Russie et appelé à transiter éventuellement par la base de Bagotville ou de Trenton avant d'arriver à destination pour y être traité ou neutralisé, en l'occurrence aux laboratoires de Chalk River en Ontario.

"Nous allons d'abord prendre soin de recueillir toutes les données pertinentes relativement à ce produit, rencontrer si besoin est les militaires responsables de cette opération, et faire ensuite le nécessaire pour que les gens sachent exactement de quoi il retourne.

Le gouvernement canadien (Défense nationale) prétend qu'il ( plutonium) est sans danger mais nous allons faire les vérifications qui s'imposent", ont souligné, hier, le maire suppléant Martin Harvey et le directeur Marc Potvin.

Cette déclaration faite, à l'issue de la séance du conseil municipal, est venu en réponse à la demande d'un citoyen baieriverain qui a rappelé aux élus que ce dossier est hautement d'intérêt public, et qu'il n'est que normal de prendre toutes les mesures qui s'imposent considérant qu'il s'agit de produits que les Etats-Unis ne tiennent pas à voir transiter sur leur territoire et considérant que des groupes écologistes ont fait ressortir qu'il serait dangereux d'assurer le transport du MOX par voie navigable notamment en territoire canadien.

"La municipalité n'est pas obligée dans le présent cas d'attendre que les groupes de pression (écologistes ou autres) agissent. Elle a le devoir de veiller à la protection de ses citoyens. Assez curieusement, la municipalité dispose de divers moyens pour réglementer pratiquement tous les usages ou utilisation de produits potentiellement dangereux sur l'ensemble de son territoire sauf pour des cas comme celui-ci.

Mon intention n'est pas d'être alarmiste mais simplement de m'assurer que la sécurité de mes concitoyens soit pris en compte", a résumé le citoyen concerné.

"A ses frais"

Tenant à ne laisser planer aucun doute concernant le voyage outre- mer (Sables d'Olonne, France) entrepris récemment par le maire Réjean Simard, le conseiller Cyprien Gaudreault a tenu à préciser hier soir que ce voyage chez les cousins français "ne se fait pas aux frais des contribuables contrairement à ce qu'une station radiophonique a diffusé récemment. Ce voyage est entièrement payé par M. Simard lui-même", a insisté le conseiller.


le 8 août 2000 - Plutonium: La députée Bujold déplore l'attitude d'André Harvey.

Le Quotidien

Le transit par Bagotville d'échantillons d'essais de combustible composé d'un mélange d'oxyde (MOX) en provenance de la Russie continue de faire jaser. Alors que plus tôt cette semaine, le député indépendant de Chicoutimi André Harvey se voulait rassurant, la députée bloquiste de Jonquière Jocelyne Girard-Bujold monte de nouveau aux barricades.

Dans un communiqué émis hier, cette dernière dénonce en effet l'attitude, qu'elle juge complaisante, du député Harvey, dans le dossier de l'importation de plutonium russe à la base militaire de Bagotville.

"Plutôt que de se fier aux arguments du gouvernement, le député devrait faire preuve d'objectivité et prendre connaissance des risques potentiels pour la santé et l'environnement de ses concitoyens avant de se prononcer", a déclaré la députée, qui est aussi porte-parole du Bloc québécois en matière d'environnement.

Selon elle, le MOX n'est ni plus ni moins qu'un mélange de plutonium, "le plutonium étant la matière radioactive la plus dangereuse à avoir été créée par l'Homme". Elle ajoute que même si les quantités de plutonium importées paraissent petites, elles n'en sont pas moins dangereuses. Si, lors d'un accident, du plutonium était libéré, il suffirait de 0,1 microgramme de celui-ci pour infecter mortellement les poumons d'une personne.

"L'échantillon de 530 grammes de plutonium ouvrira la porte à l'importation de près de 100 tonnes de MOX. Faut-il rappeler qu'une hypothèse suggère déjà, après avoir brûlé le MOX dans les réacteurs ontariens, d'entreposer les déchets radioactifs sur le territoire québécois. L'argent et les emplois pour l'Ontario; les risques et les déchets radioactifs pour le Québec!", conclut Jocelyne Girard- Bujold.


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le 1 août 2000 - Transit du plutonium militaire; Le CRE entend mobiliser la population.

Le Quotidien
page 5

par Louis Tremblay

Le Conseil régional de l'Environnement (CRE), appelle à la mobilisation générale pour bloquer le projet du gouvernement fédéral qui pourrait faire de la Base de Bagotville une zone de transit pour le plutonium militaire provenant de l'ex-Union Soviétique.

Dans un premier temps, la directrice générale du CRE dénonce le fait que le gouvernement fédéral n'ait pas consulté les populations. Elle rappelle que le transport d'une telle substance comporte des risques et qu'à ce titre, il aurait été souhaitable de consulter le public.

"Le transport du plutonium par la voie des airs est interdit aux Etats-Unis en raisons des risques d'écrasement. Selon le président du Regroupement pour la surveillance du nucléaire, Gordon Edward, o, 1 microgramme de plutonium suffit pour contaminer les poumons d'une personne. Le gouvernement fédéral viserait l'importation d'entre 25 et 50 tonnes de plutonium russe sans qu'aucune évaluation des risques pour la santé et l'environnement ne soient publiquement étudiée", indique la directrice général Ursula Larouche.

Pour le CRE, il devient essentiel pour les citoyens de se mobiliser contre tout transport de plutonium par voies maritime, terrestre ou aérienne. Cette mobilisation, poursuit Ursula Larouche, doit être maintenue tant et aussi longtemps qu'il n'y aura pas une analyse publique des risques pour la santé et l'environnement.

La directrice générale du CRE rappelle que 200 municipalités du Québec ont déjà adopté des résolutions pour empêcher le transport de matières radioactives sur leur territoire. Le CRE prendra l'initiative de faire parvenir des projets de résolution à toutes les municipalités.

De plus, l'organisme demande au premier ministre du Québec et député de Jonquière d'intervenir auprès du gouvernement fédéral afin de s'opposer au projet d'importation de matières radioactives qui pourraient transiter par le Québec (la Base de Bagotville) pour atteindre la centrale nucléaire de Chalk River.

Projet Chrétien

Le premier ministre Jean Chrétien a lancé cette initiative en 1996 afin de supporter les programmes de désarmement aux Etats-Unis et dans l'ex Union Soviétique. Le tout a été confié à Energie atomique Canada dont le rôle est de tester la possibilité d'utiliser du MOX de qualité militaire dans les réacteurs atomique CANDU utilisés pour la production d'électricité en Ontario.

Le MOX est un mélange d'oxyde d'uranium contenant entre un et cinq pour cent d'uranium. Le Canada doit recevoir 14,5 kilogrammes de ce produit. Une telle quantité contient 530 grammes de plutonium. Une fois utilisé dans le réacteur nucléaire, le plutonium ne peut être recyclé à des fins militaires et c'est ce que souhaite le gouvernement canadien.

Les appareils soviétiques se poseraient sur les pistes de Bagotville où il y aurait transfert du MOX dans un hélicoptère ou un avion de plus petite dimension. Les expériences réalisées à partir des ces échantillons pourraient évidemment paver la voie à une importation beaucoup plus massive de MOX.


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le 29 juillet 2000 - Le plutonium sera finalement transporté par voie aérienne.

Le Devoir
page A4

par Manon Cornellier

Le gouvernement canadien a abandonné son idée très controversée de transporter par voie terrestre des échantillons d'un combustible nucléaire russe vers sa centrale de Chalk River. Ottawa a déposé hier un plan pour le transport par voie aérienne de cette cargaison, plan que le public pourra commenter jusqu'au 25 août.

En agissant ainsi, le gouvernement reconnaît sans le dire la force de l'opposition de plus de 155 municipalités québécoises et des Mohawks d'Akwesasne qui ont adopté des résolutions pour empêcher le passage sur leur territoire du MOX (mixed oxyde fuel), un combustible nucléaire fait à partir d'oxyde d'uranium et d'oxyde de plutonium d'origine militaire qui se présente sous forme de pastilles aussi dures que la céramique.

Le Canada a accepté, en septembre 1999, dans le cadre d'une initiative internationale de non-prolifération nucléaire, de tester la possibilité d'éliminer dans un réacteur CANDU, sous forme de MOX, le plutonium de qualité militaire retiré des ogives nucléaires mises au rancart par les États-Unis et la Fédération russe. Trois tests doivent avoir lieu, un avec un mélange à parts égales de MOX américain et russe et deux autres avec uniquement du MOX russe. Le MOX américain est arrivé au Canada en janvier alors que les 15 kg de MOX russe, qui inclut un total de 530 gr de plutonium, devraient arriver avant la fin de l'année.

La tenue de consultations sur le transport par voie aérienne des échantillons russes tranche avec ce qui s'est produit en janvier, lorsque les échantillons américains, qui devaient transiter par la route entre Sault-Sainte-Marie et Chalk River, ont fait le voyage en hélicoptère, à l'insu de tous. En se montrant un peu plus transparent, le gouvernement répond en partie à sept groupes environnementaux et autochtones qui ont entrepris des recours juridiques, à la fin juin, pour faire interdire le transport aérien du MOX.

Dans le cas des échantillons russes, on précise que le matériel sera amené par avion nolisé de Russie à une base militaire canadienne, soit celle de Trenton ou de Bagotville. Deux hélicoptères assureront le transport jusqu'à Chalk River. Le trajet exact et la date de l'arrivée du MOX ne seront pas rendus publics pour des raisons de sécurité.

Les pressions publiques et la requête en injonction permanente soumise à la Cour fédérale par le conseil mohawk d'Akwesasne, la Coalition contre l'expansion du nucléaire et d'autres groupes ont manifestement eu un effet, bien que le ministre fédéral des Ressources naturelles, Ralph Goodale, ait cherché à présenter la chose autrement. Il a soutenu, au cours d'une conférence de presse téléphonique, que les citoyens eux-mêmes avaient suggéré, lors de consultations publiques, d'avoir recours au transport aérien.

Ses fonctionnaires et lui n'avaient qu'une préoccupation hier: rassurer les citoyens. Ils ont insisté sur la faible quantité importée, la stabilité et la solidité du MOX, sa résistance au choc et au feu, l'impossibilité qu'il se disperse dans la nature ou qu'il explose, son faible rayonnement radioactif.

"Entreprendre ces essais n'engage pas le Canada à accepter l'utilisation à grande échelle de combustible MOX dans les centrales CANDU", a-t-il maintes fois répété.

Kristen Ostling, de la Campagne contre l'expansion du nucléaire, était heureuse de voir Énergie atomique du Canada afficher son plan de transport sur le site Internet du ministère des Transports et de solliciter les commentaires du public. Mais pour elle, c'est l'importation même du MOX qui devrait cesser.

"Dans une certaine perspective, on a un peu gagné. Mais ce processus avec le MOX n'aide pas le désarmement et la non-prolifération mais à soutenir une industrie nucléaire qui est moribonde", a-t-elle dit au Devoir.

La cause entreprise par les sept groupes n'a pas encore été entendue par la Cour fédérale et aucune date n'a été arrêtée pour une audience.


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le 29 juillet 2000 - Par avion! Un nouveau plan de transport pour les déchets nucléaires.

Le Soleil
page A8

Le MOX [plutonium] par avion;

Le fédéral accouche
d'un nouveau plan de transport
pour les déchets nucléaires

Énergie atomique du Canada ltée (EACL) a soumis au ministère fédéral des Transports un nouveau plan d'intervention d'urgence pour le transport, par voie aérienne, d'une cargaison d'échantillons expérimentaux de combustible d'oxyde mixte (" MOX "), qui arriverait au Canada en provenance de Russie.

Ces échantillons, [le plutonium] provenant d'ogives nucléaires, seraient soumis à des essais aux laboratoires de Chalk River, en Ontario.

Un premier plan de transport du MOX par voie maritime et routière a été abandonné après une forte opposition des citoyens des municipalités riveraines.

Le nouveau plan remplace donc le plan original d'EACL, qui prévoyait le transport des échantillons par la voie maritime du Saint-Laurent jusqu'à Cornwall.

Selon le nouveau plan d'intervention d'urgence, il est proposé que la cargaison d'échantillons expérimentaux de MOX soit transportée par air jusqu'à la base militaire de Trenton, en Ontario, ou de Bagotville, au Québec.

Le ministre fédéral des Ressources naturelles, Ralph Goodale, a dit lors d'une conférence de presse, hier, que ces essais démontraient que le Canada est bien engagé dans la voie du désarmement nucléaire.

" Il n'y a pas de plus grand risque pour la sécurité mondiale que l'existence de ces armes nucléaires ", a-t-il ajouté. " Jusqu'à ce que le plutonium de calibre militaire présent dans ces armes soit réduit en une forme difficilement utilisable pour l'armement nucléaire, il y a un danger réel de vol ou de prolifération de ce plutonium. "

Selon les autorités fédérales, les risques associés au MOX, qui contient moins de 5 pour cent de plutonium, sont faibles. Ottawa précise que le plutonium ne peut exploser ni prendre feu, même dans l'éventualité d'un écrasement d'avion.

Selon un communiqué gouvernemental, le combustible se présente sous une forme de céramique solide et stable encapsulée dans un élément scellé en alliage de zirconium. Celui-ci est transporté dans un conteneur répondant aux normes de sécurité canadiennes et internationales. Ce conteneur serait semblable aux " boîtes noires " utilisées dans les avions pour enregistrer les données de vol.

Les autorités ajoutent que les échantillons ne sont pas suffisants pour être utilisés dans la fabrication de bombes. La trace de radiation serait si faible qu'elle n'entraînerait pas de risque significatif pour la santé et la sécurité, ni pour l'environnement.

28 jours pour réagir

La population dispose dès maintenant d'une période de 28 jours pour faire part de ses observations sur le nouveau plan d'intervention d'urgence.

Les militants antinucléaire demeurent largement opposés aux essais planifiés par EACL pour transformer le plutonium en énergie grâce aux réacteurs nucléaires CANDU.

" Commercialiser le plutonium n'est tout simplement pas une façon raisonnable d'atteindre les objectifs de désarmement ", soutient Kristen Ostling, de l'organisation " Campaign for Nuclear Phaseout ".

Selon elle, si les essais sont un succès, cela mènera à une augmentation de la circulation du plutonium dans la société civile. " Ce n'est pas une question de désarmement : on veut plutôt donner des nouveaux contrats à l'industrie nucléaire. "

Selon Jo Dufay, de Greenpeace Canada, " l'incinération du combustible MOX dans les réacteurs CANDU réduira sa masse de moitié : le Canada aura (ensuite) la responsabilité d'entreposer les déchets radioactifs (restants) de manière sécuritaire ".

En janvier dernier, EACL a importé un échantillon expérimental américain de MOX pour ses laboratoires de Chalk River. Les combustibles américain et russe feront l'objet d'essais durant une période d'environ trois ans.

" Entreprendre ces essais n'engage pas le Canada à accepter l'utilisation à grande échelle de combustible MOX dans les centrales CANDU ", a indiqué le ministre Goodale dans un communiqué.

" Avant qu'une telle décision puisse être envisagée, nous devrions d'abord recevoir une demande formelle des États-Unis et de la Russie, ce qui ne s'est pas produit. Même si nous recevions une telle demande, des conditions très sévères devraient être satisfaites afin de protéger l'intérêt public, y compris la possibilité pour le public de présenter ses observations et la stricte observation de toutes les exigences en matière d'environnement, de santé et de sécurité des lois canadiennes. "


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le 29 juillet 2000 - Transport aérien: un nouveau plan de transport du MOX.

Le Droit
page 19

Énergie atomique du Canada ltée (EACL) a soumis au ministère fédéral des Transports un nouveau plan d'intervention d'urgence pour le transport d'une cargaison d'échantillons expérimentaux de combustible d'oxyde mixte ("MOX"), qui arriverait au Canada en provenance de Russie.

Ces échantillons, provenant d'ogives nucléaires, seraient soumis à des essais aux laboratoires de Chalk River, en Ontario.

Un premier plan de transport du MOX par voie maritime et routière a été abandonné après une forte opposition des citoyens des municipalités riveraines. Le nouveau plan remplace donc le plan original d'EACL, qui prévoyait le transport des échantillons par la voie maritime du Saint-Laurent jusqu'à Cornwall. Selon le nouveau plan d'intervention d'urgence, il est proposé que la cargaison d'échantillons expérimentaux de MOX soit transportée par air jusqu'à la base militaire de Trenton, en Ontario, ou de Bagotville, au Québec.

Le ministre fédéral des Ressources naturelles, Ralph Goodale, a dit, hier, que ces essais démontraient que le Canada est bien engagé dans la voie du désarmement nucléaire.

"Il n'y a pas de plus grand risque pour la sécurité mondiale que l'existence de ces armes nucléaires", a-t-il ajouté. "Jusqu'à ce que le plutonium de calibre militaire présent dans ces armes soit réduit en une forme difficilement utilisable pour l'armement nucléaire, il y a un danger réel de vol ou de prolifération de ce plutonium."

Selon les autorités fédérales, les risques associés au MOX, qui contient moins de 5 % de plutonium, sont faibles. Ottawa précise que le plutonium ne peut exploser ni prendre feu, même dans l'éventualité d'un écrasement.


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le 3 août 2000 - Plutonium: Chrétien continue à promouvoir l'industrie nucléaire.

Le Quotidien
page 6

par Louis Tremblay

Selon la coordonnatrice Kristen Ostling,
Le MOX soulève des questions de principe

L'écrasement d'un Tupolev soviétique chargé de MOX dans un champ à La Baie ne provoquera pas une explosion nucléaire du style Hiroshima mais la déplacement du plutonium aux quatre coins du globe soulève des problématiques beaucoup plus importantes. On pense à l'accumulation au Canada de volumes importants de déchets radioactifs.

Kristen Ostling, coordonnatrice de la Campagne canadienne contre l'expansion du nucléaire, soutient d'entrée de jeu que le programme MOX, défendu par Energie atomique Canada et le premier ministre Jean Chrétien a été initié pour relancer une industrie moribonde.

Au chapitre des risques, les responsables de la campagne plaident qu'il est impossible d'affirmer hors de tout doute qu'il n'y a aucun risque d'accident. "Si il y a un accident et que le plutonium prend feu, il se dégage une fumée. Une personne qui respire cette fumée a de très fortes chances de développer un cancer", explique la coordonnatrice.

Il faut préciser que le plutonium importé via le MOX ne dégage pas de radioactivité au même titre que les déchets nucléaires. Par contre, une fois que ce plutonium a été utilisé dans un réacteur nucléaire, il devient un déchet nucléaire qui mettra plusieurs dizaines de milliers d'années avant de s'éteindre et de ne représenter aucun danger pour la santé publique.

Selon Kristen Ostling, il existe d'autres solutions pour sécuriser ce plutonium que de le transporter à travers le monde. Il y a évidemment l'utilisation comme combustible nucléaire alors que l'autre méthode consiste à mélanger le MOX à d'autres déchets radioactifs avant de le vitrifier en blocs massifs.

"A chaque fois que l'on déplace du plutonium, il y a des dangers. En plus de celui d'un accident suivi d'un incendie, il y a le risque que du plutonium disparaisse pendant la chaîne de transport pour être revendu à un pays désireux de fabriquer des ogives nucléaires. Encore là, il est impossible d'affirmer qu'il n'y a aucun risque que du plutonium soit subtilisé."

"La commercialisation de ce produit représente le plus grand danger à laquelle s'expose le Canada dans le Projet MOX", enchaîne la coordonnatrice de la campagne.

Dans les documents présentés jusqu'à maintenant, il a toujours été question d'une possibilité d'importation de l'ordre de 25 à 50 tonnes de MOX, si les tests réalisés à la centrale de Chalk River sont concluants. Kristen Ostling souligne que les Américains et les Russes ont de leur côté fait état de surplus de MOX de l'ordre de 50 tonnes pour chacun des pays.

Depuis le début du programme, le gouvernement canadien a toujours rencontré une vive opposition. La Fédération canadienne des municipalités a monté aux barricades pour freiner le transport routier de ce produit provenant des Etats-Unis.

Pour Kristen Ostling, il n'est pas plus acceptable que du MOX transite sur la tête des Québécois qui ont, historiquement, fait le choix de l'hydroélectricité pour éviter l'épineux problèmes des déchets nucléaires.


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le 3 août 2000 - Pas de risque; André Harvey ne voit pas de quoi s'alarmer

Le Quotidien
page 6

par Serge Émond

La député du comté Chicoutimi-Le Fjord, André Harvey, ne voit pas la nécessité de s'alarmer devant la possibilité que des échantillons d'essais de combustible composé d'un mélange d'oxyde (MOX) en provenance de la Fédération de Russie passent en transit à la base militaire de Bagotville. A la lumière des renseignements qu'il a obtenus, il croit que l'exercice ne présenterait aucun risque majeur pour la population régionale.

Selon les renseignements transmis par le gouvernement canadien, le MOX est un combustible d'oxyde mixte pour réacteurs nucléaires. Le plutonium des armes nucléaires est converti en oxyde de plutonium, qui est mélangé en petites doses à de l'oxyde d'uranium pour donner du combustible de réacteur nucléaire.

Energie atomique Canada Limitée (EACL) a accepté de soumettre deux petits échantillons de combustible MOX à des essais dans son réacteur expérimental aux laboratoires de Chalk River. Un premier échantillon en provenance des Etats-Unis a été testé en janvier 2000. Toujours selon le gouvernement fédéral, les essais visent à évaluer l'efficacité du combustible MOX dans les réacteurs CANDU et à vérifier s'il répond à des normes de rendement acceptable.

Le gouvernement n'a pas encore décidé de la route que suivront les échantillons de la Russie. Ils passeront par Bagotville ou par Trenton, en Ontario.

"Le transport de MOX sera fait en toute sécurité, a dit le député Harvey. Il n'y aura absolument aucun impact sur l'environnement. Selon ce qu'on m'a dit, il se présente sous forme de pastilles de céramique (encapsulées dans des tubes en zirconium). Les autorités de la base de Bagotville m'ont assuré qu'il n'y aura aucun danger.

Le gouvernement canadien s'est engagé à tenir des audiences publiques (s'il décide d'aller plus loin après les essais de Chalk River). Je crois qu'il n'y a pas lieu d'ameuter la population là- dessus. Le transfert sera effectué selon les normes internationales et canadiennes."

Toujours indépendant

Dans un tout autre ordre d'idées, André Harvey se sent toujours très à l'aise dans la peau d'un député indépendant. Pour le moment, il ne voit pas encore le jour où il rejoindra les rangs d'un parti.

L'idée de participer aux prochaines élections fédérales en qualité de candidat indépendant ne lui déplaît pas.

"Un candidat indépendant a déjà fait trois mandats dans la région, a- t-il rappelé. Je me verrais très bien comme candidat indépendant au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

"Le seul drapeau que je défends est celui du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Pour le moment, je demeure un député indépendant qui cherche à être efficace pour sa région. On continue de travailler sur différents dossiers pour faire avancer la région."

Invité à préciser si le nouveau chef de l'Alliance conservatrice, Stockwell Day, a sollicité ses services, André Harvey a répondu:

"Je n'aime pas vraiment dire à qui je parle. Je parle à tout le monde. Les gens sont courtois à mon endroit. Ceux qui parlent de souveraineté veulent faire une souveraineté pour Montréal.

Pendant ce temps, nos régions ont des difficultés. Ca prend des députés qui vont se battre pour les régions.

La meilleure façon d'être efficace, c'est d'être dans son milieu. Michel Gauthier devrait en prendre note. Les grands débats existentiels ne donnent pas grand-chose."

ILLUSTATION SITUATION

André Harvey ne voit pas la nécessité de s'alarmer devant la possibilité que des échantillons d'essais de combustible composé d'un mélange d'oxyde (MOX) en provenance de la Fédération de Russie passent en transit à la base militaire de Bagotville.


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le 3 août 2000 - Transport de plutonium (MOX): Un débat public est demandé.

Le Devoir
page A3

Loin d'être rassurés par la récente décision du gouvernement canadien de transporter par la voie des airs plutôt que par voie terrestre des échantillons de combustible nucléaire russe, les opposants à l'importation du MOX (mixed oxyde fuel) ont réclamé hier la tenue préalable d'un véritable débat public sur la question.

Dénonçant la décision du gouvernement de mener des consultations en pleine période estivale, huit organisations ont notamment déploré que l'on opte soudainement pour le transport aérien alors que l'on avait jusque-là officiellement considéré ce moyen comme trop risqué.

Ils lui reprochent également de garder secret l'itinéraire qu'empruntera le chargement. L'échantillon de 15 kg de combustible d'origine militaire dans lequel se retrouvent 530 grammes de plutonium doit être transporté au pays d'ici la fin de l'année dans le cadre d'expériences visant à tester la possibilité d'éliminer ce genre de combustible dans un réacteur CANDU.


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le 9 août 2000- Plutonium (MOX): les dangers sont multiples et bien réels.

Le Quotidien
page 8

par Jocelyne Girard-Bujold,
députée de Jonquière,
porte-parole du Bloc québécois
en matière d'Environnement.

Quelle fut ma surprise en lisant dans Le Quotidien le texte de M. Marcel Tremblay, le 7 août dernier, intitulé "Des députés invités à consulter le Net!"

J'aurais apprécié que M. Tremblay fasse une analyse impartiale de la situation et qu'il consulte d'autres sites web que celui de Transports Canada et de la Commission de sûreté nucléaire, car il est évident que ces sites gouvernementaux servent à faire la promotion de l'importation de plutonium. Je l'invite à visiter le site web du Nuclear Control Institute (www.nci.org) de Washington où on indique clairement qu'aucun conteneur n'est suffisamment résistant dans l'éventualité d'un écrasement d'avion. Je me permets de le référer au texte du Dr Edwin Lyman intitulé "Inadequacy of the IAEA's Air Transport Regulations: The case of MOX fuel."

Je trouve décevant que M. Tremblay ait favorisé la propagande du gouvernement fédéral sur cette question importante, tout comme son député André Harvey. Vous dites que le fédéral place son initiative dans la perspective du désarmement nucléaire mondial? Or, permettez- moi de vous mentionner que cette affirmation erronée est loin de la vérité.

Le fait de commercialiser cette matière à travers le monde risque d'empêcher tout contrôle et de favoriser le terrorisme international. Cette crainte est partagée par les États-Unis, qui ont une expertise mondiale dans le domaine du nucléaire.

Comité permanent

J'aimerais également mentionner à M. Tremblay que le Comité permanent des Affaires étrangères de la Chambre des communes, formé majoritairement de Libéraux, a déposé en décembre 1998 un rapport unanime qui s'objectait à l'importation de plutonium. C'est donc dire que tous les partis avaient rejeté l'idée d'importer du plutonium au Canada.

La recommandation 8 du rapport se lit comme suit: "Le Comité recommande que le gouvernement rejette l'idée de brûler le combustible à oxyde mixte (MOX) au Canada, puisque cette option est tout à fait irréalisable." Contrairement à ce que M. Tremblay affirme trois députés du Bloc Québécois (et non sept) siégeaient ce comité. A titre indicatif, mon collègue de Lac-Saint-Jean, Stephan Tremblay, y participait en tant que membre associé.

Pas opportuniste

Je ne suis pas opportuniste et je ne manque pas de dossiers. M. Tremblay, sachez que je m'intéresse à la question du MOX depuis plus d'un an, c'est-à-dire avant même que l'on ait fait mention de l'arrivée possible de cette matière à l'aéroport de Bagotville.

A ce titre, j'ai été chargée par le Bloc québécois de rédiger un mémoire adressé à Transports Canada l'automne dernier, où nous demandions à ce que la population soit consultée sur le principe d'importation de cette matière et à ce que le gouvernement trouve une solution pour se débarrasser des déchets radioactifs issus de la combustion du MOX dans les réacteurs CANDU.

Le Canada devrait plutôt suivre l'exemple du Québec et mettre de l'avant des types d'énergies renouvelables et non polluantes, comme l'énergie éolienne ou hydroélectrique.


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le 3 août 2000 - Reportage sur le transport aérien de plutonium russe.

Journaux divers

La Presse (Montreal)
Des militants s'opposent au transport aérien de plutonium russe

Le Nouvelliste (Trois-Rivières):
Des opposants au transport aérien de plutonium russe

Le Droit (Ottawa)
Non au transport aérien de plutonium russe

Le Soleil (Quebec)
Transport aérien du plutonium russe;
Ottawa fait face à de la résistance

Des militants opposés à l'énergie nucléaire demandent au gouvernement fédéral de renoncer au transport aérien de plutonium russe au Canada, compte tenu des risques liés à la radioactivité.

Le gouvernement du Canada "a la responsabilité de consulter le public", a soutenu Gordon Edwards, porte-parole de la Coalition canadienne pour la responsabilité nucléaire [en fait, son organisme se nomme Le Regroupement pour la surveillance du nucléaire, ou The Canadian Coalition for Nuclear Responsibility].

Avec d'autres groupes, hier, la coalition a demandé que le transfert du plutonium soit stoppé, ou reporté, le temps d'organiser d'abord des audiences publiques indépendantes.

Le Canada a tort de favoriser le démantèlement d'armes nucléaires aux États-Unis et en Russie pour effectuer des tests sur la combustion de plutonium dans les réacteurs nucléaires, disent les militants. Cela revient à soutenir l'industrie nucléaire en faisant courir des risques inutiles au Canada, soutient Kristen Ostling, qui milite pour l'élimination du nucléaire.

Énergie atomique du Canada a soumis vendredi un plan destiné à transporter par avion du carburant au plutonium provenant d'ogives nucléaires russes vers un réacteur Candu à Chalk River, en Ontario, près d'Ottawa. Le plutonium serait utilisé, avec du plutonium américain expédié plus tôt, dans des tests d'une durée de trois ans.

Aucune date ni plan de vol n'ont été rendus publics pour des motifs de sécurité, et Transports Canada doit approuver la proposition.

Selon M. Edwards, une période de 28 jours permettant à la population de commenter le projet s'est ouverte vendredi, mais n'a pas le poids d'audiences indépendantes.

Larry Shewchuk, un porte-parole d'Énergie atomique du Canada (EACL), a ridiculisé les appréhensions de la coalition. Il faudrait une température de 3000 degrés Celsius pour faire fondre les boulettes de combustible revêtues de céramique, contenues dans des tubes métalliques, eux-mêmes placés dans un contenant ayant subi des tests analogues à ceux qui sont pratiqués sur les "boîtes noires" des avions, a-t-il dit.

La Commission canadienne de sûreté nucléaire a récemment approuvé le contenant renforcé qui doit être utilisé dans l'opération de transport. Il a subi avec succès tous les tests requis pour convaincre la commission qu'il résisterait au choc en cas d'accident, a indiqué son porte-parole, Jim Lévêque.

La controverse a éclaté en janvier, quand un échantillon semblable, mais plus petit, de plutonium américain a transité au-dessus de l'Ontario. Il devait initialement être transporté par la route, mais l'a plutôt été par la voie des airs, discrètement, des groupes ayant promis d'en bloquer le passage.

Le Canada est l'un des rares pays au monde auquel à la fois les États-Unis et la Russie font confiance pour mener des expériences sur le recyclage du plutonium comme carburant de réacteur nucléaire.


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le 5 août 2000 - Transit de plutonium en provenance de la Russie par Bagotville.

Le Quotidien
page 4

by Isabelle Labrie

Transit de MOX par Bagotville;

La députée Bujold déplore
l'attitude d'André Harvey

Le transit par Bagotville d'échantillons d'essais de combustible composé d'un mélange d'oxyde (MOX) en provenance de la Russie continue de faire jaser. Alors que plus tôt cette semaine, le député indépendant de Chicoutimi André Harvey se voulait rassurant, la députée bloquiste de Jonquière Jocelyne Girard-Bujold monte de nouveau aux barricades.

Dans un communiqué émis hier, cette dernière dénonce en effet l'attitude, qu'elle juge complaisante, du député Harvey, dans le dossier de l'importation de plutonium russe à la base militaire de Bagotville.

"Plutôt que de se fier aux arguments du gouvernement, le député devrait faire preuve d'objectivité et prendre connaissance des risques potentiels pour la santé et l'environnement de ses concitoyens avant de se prononcer", a déclaré la députée, qui est aussi porte-parole du Bloc québécois en matière d'environnement.

Selon elle, le MOX n'est ni plus ni moins qu'un mélange de plutonium, "le plutonium étant la matière radioactive la plus dangereuse à avoir été créée par l'Homme". Elle ajoute que même si les quantités de plutonium importées paraissent petites, elles n'en sont pas moins dangereuses. Si, lors d'un accident, du plutonium était libéré, il suffirait de 0,1 microgramme de celui-ci pour infecter mortellement les poumons d'une personne.

"L'échantillon de 530 grammes de plutonium ouvrira la porte à l'importation de près de 100 tonnes de MOX. Faut-il rappeler qu'une hypothèse suggère déjà, après avoir brûlé le MOX dans les réacteurs ontariens, d'entreposer les déchets radioactifs sur le territoire québécois. L'argent et les emplois pour l'Ontario; les risques et les déchets radioactifs pour le Québec!", conclut Jocelyne Girard-Bujold.


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le 2 août 2000 - Présence de plutonium en provenance de la Russie à Bagotville.

Le Quotidien
page A6

Présence de plutonium (MOX) à Bagotville;
Le député Côté demande des informations

Le député péquiste de Dubuc, Jacques Côté, exige du gouvernement fédéral qu'il informe adéquatement la population régionale sur l'éventuelle présence de MOX soviétique sur les pistes de la Base militaire de Bagotville.

Pour le député de Dubuc, le gouvernement fédéral doit répondre positivement à la demande logée par le ministre de l'Environnement du Québec, Paul Bégin, quant à la nécessité d'informer et consulter les Québécois. Le MOX, il faut le rappeler, est un produit contenant du plutonium militaire qui pourrait être utilisé comme carburant dans les centrales atomiques de l'Ontario pour la production d'électricité.

"La possibilité que le transport maritime de ce produit soit abandonné au profit du transport aérien n'a rien de rassurant et par surcroît, un matériel radioactif destiné à devenir le combustible d'une centrale nucléaire située en Ontario doit-il transiter par Bagotville", interroge le député Côté.

Ce dernier rappelle que le Québec a déjà fait son choix quant à la filière énergétique et a mis de côté la production via les centrales atomiques en raison des risques que cette technologie représente. Dans ce sens, il soutient qu'il est injustifié que les Québécois aient à subir les conséquences des engagements pris par le gouvernement fédéral sans qu'il ait consulté le Québec.

"La sécurité de nos citoyens et citoyennes doit être priorisée et la décision d'accepter un tel transport leur revient au premier chef. L'information et la consultation d'abord, la décision ensuite", enchaîne le député de Dubuc.

Il a conclu en affirmant bien comprendre le problème mondial que constitue la présence de ce matériel militaire en ex Union Soviétique. D'autre part, il s'interroge sérieusement lorsque l'on demande aux gens de la région d'assumer un risque que les autres ne veulent pas courir.

Le projet d'Energie Atomique Canada est de faire transiter par la Base de Bagotville ou celle de Trenton en Ontario une cargaison de 14,5 kilogrammes de MOX soviétique de type militaire. Une telle quantité de MOX contient 530 grammes de plutonium.

Malgré l'intervention du ministre québécois de l'Environnement auprès du gouvernement fédéral, rien n'oblige Ottawa à se plier aux exigences du gouvernement du Québec. L'importation et l'exportation sont des activités de juridiction fédérale et il n'est pas certain que la Loi fédérale sur la qualité de l'environnement, ainsi que le processus d'évaluation environnemental fédéral s'appliquent à une telle activité.

Finalement, le gouvernement fédéral est propriétaire du terrain à la Base de Bagotville. Le gouvernement du Québec ne peut intervenir sur ce territoire fédéral.

La décision du gouvernement fédéral n'est toujours pas arrêtée quant au tracé définitif de ce transport particulier. En vertu des ententes internationales, ce n'est qu'après que le transport aura été effectué que le gouvernement fédéral publiera les informations sur le chemin emprunté par le MOX pour atteindre la centrale atomique de Chalk River.

Il s'agit d'une première étape de ce projet. Si l'expérience est concluante, le Canada pourrait ainsi importer entre 25 et 50 tonnes de ce produit provenant des ogives nucléaires que les Soviétiques ont pointé sur nous pendant la longue période de la guerre froide.

ILLUSTRATION

DEMANDE - Le député de Dubuc, Jacques Côté, demande à Ottawa d'informer la population sur la présence possible de plutonium à Bagotville.


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le 29 juin 2000 - Six groupes poursuivent Ottawa contre le transport de plutonium

Le Devoir

par Louis-Gilles Francoeur

Levée de boucliers contre le transport aérien
de combustible nucléaire;
Six groupes écologistes poursuivent Ottawa.

Six groupes environnementaux et sociaux ont intenté hier divers recours juridiques contre le gouvernement fédéral pour faire interdire momentanément le transport aérien de combustible nucléaire russe vers la centrale de Chalk River, en Ontario, jusqu'à ce qu'une consultation publique en règle ait permis de débattre du projet.

Les requérants, qui ont inscrit leurs recours devant la Cour fédérale, lui demandent, outre d'interdire par injonction le transport aérien de ce combustible, de déclarer illégal ce moyen de transport de façon permanente, d'interdire à Transports Canada de modifier l'autorisation présentement accordée au transport par voie terrestre et d'interdire à Transports Canada et à Énergie atomique du Canada d'effectuer toute autre forme de transport que terrestre sans consulter préalablement la population.

Les six requérants sont convaincus qu'un cargo russe s'apprête à décharger sa cargaison de combustible nucléaire pour l'acheminer par une route, probablement inconnue du public, vers le réacteur nucléaire de Chalk River. Officiellement et malgré les risques, dont on ne connaît pas les impacts potentiels, ce cargo russe devrait emprunter le Saint-Laurent jusqu'à Cornwall, d'où le plutonium doit être acheminé par camion vers la centrale nucléaire pour un test de retraitement.

Jusqu'ici, pas moins de 155 municipalités québécoises, dont la Communauté urbaine de Montréal, se sont opposées par voie de résolutions adressées au gouvernement fédéral pour empêcher le passage de ce matériel radioactif sur leur territoire ou à sa proximité.

Les requérants devant la Cour fédérale sont le Sierra Club du Canada, les Mohawks d'Akwesasne, le groupe Concerned Citizens of Renfrew County, le Regroupement pour la surveillance du nucléaire (un des plus anciens groupes écologistes québécois) et le groupe Northwatch.

Depuis hier, il est question que le Centre des ressources pour la non-violence et le Centre d'analyse des politiques énergétiques ( CAPE) se joignent à la poursuite.

Le projet de recyclage de ce "mixed oxyde fuel" (MOX) a été lancé l'an dernier et officiellement appuyé par le premier ministre Jean Chrétien lors d'une visite en Russie.

L'accumulation de plutonium provenant des fusées balistiques russes, mises au rancart en raison des traités internationaux, le démantèlement d'installations nucléaires vétustes et la trop grande disponibilité sur le marché noir russe des déchets des centrales inquiètent beaucoup les Américains et les Canadiens, d'autant plus que les Russes ont entrepris de couler tout simplement certains types de matériel en mer, comme l'a révélé notamment le mouvement Greenpeace au cours des dernières années.

L'idée a donc germé de retraiter cet oxyde de plutonium avec de l'oxyde d'uranium, d'où le nom de "mixed oxyde fuel", pour en faire un combustible susceptible d'être utilisé dans les réacteurs Candu ou dans d'autres installations nucléaires russes. Les Américains ont accepté de financer un test de retraitement du plutonium provenant de leurs propres installations ou de Russie. Personne ne sait cependant, dans l'éventualité où le test s'avérerait concluant, qui paierait pour une opération de retraitement en série, qui serait, selon ses adversaires, quatre fois plus dispendieuse que la production d'uranium classique.

Premier chargement américain

En janvier, le Canada avait annoncé qu'un premier chargement américain allait être acheminé par voie terrestre vers Chalk River. Mais à la dernière minute, il expédie le matériel par hélicoptère au- dessus du territoire canadien, une opération dont on mesure le risque quand on sait que les États-Unis interdisent tout transport aérien de ce type de combustible par mesure de sécurité.

Le chargement américain avait quitté Los Alamos, au Nouveau-Mexique, par convoi de haute sécurité, ce qui implique que son escorte militaire a le pouvoir d'utiliser légalement ses armes, y compris pour tuer, contre quiconque, terroristes ou militants, pourrait constituer une menace pour le convoi.

Au Canada, le permis de transport par voie terrestre est toujours valide et devrait en principe s'appliquer au MOX russe sur le point d'arriver au Canada sans qu'on sache où exactement. Certains pensent que ce pourrait être notamment via le port de Halifax et par avion ou hélicoptère par la suite. Mais un permis similaire était valide en janvier, ce qui n'a pas empêché Ottawa de l'utiliser comme un leurre pendant que son hélicoptère le dérobait à la surveillance des militants écologistes et pacifistes.


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le 29 juin 2000 - Haro sur l'importation de plutonium au Canada

La Presse
page C-21

Une coalition de groupes de citoyens opposés à l'importation de plutonium au Canada intente une poursuite contre le ministre fédéral des Transports, David Collenette.

La coalition soutient que le gouvernement fédéral a bafoué la confiance des Canadiens en décidant, à la dernière minute, de transporter par voie aérienne du plutonium en provenance des États-Unis. Le transport s'est effectué en janvier dernier au-dessus du lac Ontario, entre Sault-Ste. Marie et Chalk River, en Ontario.

"Le gouvernement avait explicitement exclu le transport aérien pour le plutonium, mais il a changé d'idée à la dernière minute, a déclaré hier Kristen Ostling, du groupe Campagne pour l'élimination du nucléaire. Et il l'a fait sans consultation ou avertissement public."

Dans sa poursuite déposée en Cour fédérale, la coalition soutient qu'Ottawa a agi de façon déraisonnable en autorisant la transport aérien du plutonium sans consultation préalable.

Selon la coalition, qui regroupe le conseil mohawk d'Akwesasne, le Sierra Club du Canada et la Coalition canadienne pour la responsabilité nucléaire, le transport du plutonium par voie aérienne a fait courir un grave risque à plusieurs communautés et toute importation de cette substance devrait cesser.

La cargaison de janvier comptait 119 grammes de plutonium mêlés à cinq kilos d'oxydes, un mélange appelé MOX qui compte 97 pour cent d'uranium et 3 pour cent d'oxyde de plutonium.

Le MOX fait actuellement l'objet de recherches aux laboratoires d'Énergie atomique du Canada (EAC) à Chalk River pour voir s'il peut être détruit en l'utilisant comme carburant dans les réacteurs nucléaires.

Pour son transport, le plutonium était contenu dans des barils d'acier renforcé de 250 kilos, ce qui est la norme internationale et canadienne pour le transport terrestre, maritime et aérien au Canada de cette substance fortement cancérigène.


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le 08 mars, 2000 - Selon BNFL, l'annonce allemande ''ne signifie pas grand chose''.

Agence France Presse

LONDRES -- La compagnie publique britannique British Nuclear Fuels (BNFL), propriétaire de la centrale de retraitement [producteur du plutonium] de Sellafield, a estimé mercredi que l'annonce par l'Allemagne d'une suspension de ses importations de combustible nucléaire MOX [fait du plutonium] depuis cette centrale "ne signifiait pas grand chose".

L'annonce du ministère allemand de l'Environnement "a un caractère un peu académique puisqu'en ce moment nous n'avons pas de combustible d'Allemagne à retraiter et nous ne produisons pas de MOX actuellement", a estimé un porte-parole de BNFL interrogé par l'AFP.

Sellafield (nord-ouest), déjà à l'arrêt "depuis deux ou trois mois" selon le porte-parole, reste actuellement fermé "suite à des difficultés dans notre usine pilote et au problème des falsifications qui nous obligent à procéder à une nouvelle formation du personnel pour satisfaire aux exigences du régulateur".

BNFL s'est retrouvé récemment au centre d'un scandale avec la révélation dans un rapport d'un organisme officiel indépendant de falsifications dans ses contrôles de sécurité à Sellafield.

Ces révélations ont entraîné la fermeture de la centrale d'Unterweser en Allemagne pour en changer le combustible, pourtant utilisé depuis trois ans, alors que BNFL était déjà en difficulté avec ses clients au Japon qui lui demandent de récupérer le combustible fourni.

Le porte-parole de BNFL a affirmé que son groupe n'avait pas reçu de demande allemande pour récupérer le combustible d'Unterweser.


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le 14 avril, 2000 - Encore plus de plutonium russe viendra au Canada.

La Presse
page A-16

par André Noël

Le Canada s'apprête à importer cinq fois plus de plutonium russe que prévu, et à le transporter par voie des airs -- une pratique interdite aux États-Unis, car trop dangereuse -- a affirmé hier Gordon Edwards, président du Regroupement pour la surveillance du nucléaire.

Devant un tribunal du Michigan, la semaine dernière, Laura Holgate, directrice du Office of Fissile Materials au ministère américain de l'Énergie, a révélé que le Canada accepterait bientôt 600 grammes de plutonium russe, plutôt que les 135 prévus.

Mme Holgate a aussi révélé que ce produit extrêmement toxique serait probablement transporté par voie des airs, a dit M. Edwards, qui a entendu son témoignage.

"Le transport de plutonium par la voie des airs est strictement interdit par la loi aux États-Unis, a souligné M. Edwards. En effet, personne n'a pu prouver qu'un container résisterait à coup sûr à un écrasement. Or, il suffit de 0,1 microgramme de plutonium pour contaminer les poumons d'une personne."

"Théoriquement, 600 grammes pourraient donc intoxiquer six milliards de personnes. Bien sûr, nous ne disons pas que cela se produirait. Mais il n'y a aucun doute que le Canada s'apprête à risquer la santé de la population. Les avions, ou les hélicoptères, pourraient survoler le Québec. Le gouvernement provincial devrait manifester son opposition."

Lors d'un voyage à Moscou en 1996, le premier ministre Jean Chrétien a offert aux Russes et aux Américains de traiter le plutonium de leurs ogives nucléaires dans des réacteurs Candu à Chalk River, sur la rive ontarienne de l'Outaouais, à proximité du Québec.

En janvier dernier, le Canada a accepté une première livraison de 120 grammes de plutonium américain. Le déchet, emballé dans neuf barres, a franchi la frontière canadienne par camion à Sault Sainte- Marie. Puis il a été transporté par hélicoptère jusqu'à Chalk River. Le précédent du transport aérien était ainsi créé.

Après des consultations, Transport Canada avait pourtant publié des documents affirmant que le transport aérien du plutonium était illégal aussi au Canada, a rappelé M. Edwards. Mais il n'en est rien.

Au départ, le plutonium devait voyager par bateau et emprunter la Voie maritime du Saint-Laurent jusqu'à Cornwall, puis être transporté par camion. Mais les Mohawks de Kahnawake et d'Akwesasne ont fait savoir qu'ils s'opposeraient par tous les moyens au passage de plutonium devant chez eux.

Cette opposition, ainsi que celle de 53 municipalités au Québec, a peut-être incité le gouvernement à avoir recours au transport aérien, suppose M. Edwards. Ce plutonium est traité à l'essai. Si les tests sont concluants, le gouvernement canadien prévoit importer entre 25 tonnes et 50 tonnes de plutonium russe.

"Moins de la moitié du plutonium sera consumé, a dit M. Edwards. Plus de la moitié sera laissé dans les tubes de combustible irradié. Ainsi, le problème sera canadien plutôt que russe. Cela n'a aucun sens. Il y a d'autres moyens de désarmer les ogives nucléaires. Les Américains essaient ainsi d'immobiliser des tonnes de plutonium dans des cubes de verre très résistants."

Il a été impossible, hier, de parler à un responsable de la Commission d'énergie atomique.


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le 23 février, 2000 - Transport de plutonium ~ des juristes rappellent le Canada à l'ordre.

Le Devoir
page A2
par Louis-Gilles Francoeur

Une étude de l'Association canadienne du droit de l'environnement (ACDE) estime que la décision-surprise d'Ottawa d'autoriser en janvier le transport par hélicoptère de plutonium militaire en provenance des États-Unis était illégale et susceptible d'enquête par les tribunaux fédéraux supérieurs.

C'est ce que conclut, en effet, l'opinion juridique réalisée pour le compte de plusieurs groupes antinucléaires canadiens, dont le Regroupement pour la surveillance du nucléaire (RSN), le Sierra Club du Canada, Greenpeace Canada et le groupe Norwatch. Certains de ces groupes ont annoncé, après la divulgation du rapport légal, la possibilité qu'ils demandent une enquête judiciaire de la Cour fédérale du Canada et qu'ils se joignent aux groupes américains qui contestent pour des raisons semblables le déplacement de ce matériel radioactif à travers les États-Unis.

Le Canada caresse depuis un an l'idée d'utiliser dans ses réacteurs nucléaires civils du plutonium provenant de charges atomiques démantelées par les militaires à la suite des accords de désarmement. La Russie, qui se retrouve elle aussi avec des tonnes de ce matériel hautement radioactif, est intéressée à ce qu'on teste ses déchets militaires comme combustible dans les réacteurs canadiens, une idée appuyée par les Américains, qui s'inquiètent de l'absence de moyens à la disposition des Russes pour entreposer et éliminer cette matière fissible qui pourrait fort intéresser des groupes terroristes internationaux.

Le Canada avait entrepris d'analyser les impacts du transport terrestre et maritime de ce matériel militaire sur son territoire l'automne dernier. Mais le gouvernement canadien a floué ses citoyens, soutient l'ACDE, parce qu'il a écrit que le transport


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