N O U V E L L E S   3

[ . . . News Briefs in English ]



LES ARTICLES


le 8 février, 2000 - Combustible de plutonium: Les élus de La Baie aux aguets.

Le Quotidien
page 6


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le 22 août 2000 - Plutonium: la Sécurité civile tient une réunion le 23 août.

Le Quotidien
page 6

par Yvon Bernier


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le 22 août 2000 - Plutonium russe; Ottawa saisit Québec de son projet

Le Devoir
page A1

par Louis-Gilles Francoeur


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le 7 septembre 2000 - Journée porte ouverte sur le transport du plutonium russe.

Le Quotidien
page 4

par Normand Boivin

Mission impossible pour les fonctionnaires.

Ils sont venus, ils ont vu, mais ils n'ont pas convaincu.

Les représentants du ministère fédéral des Ressources Naturelles et d'Énergie atomique du Canada limitée n'ont pas rassuré les quelque 150 personnes qui ont défilé dans la petite salle de l'hôtel des Gouverneurs pour la journée porte ouverte sur le transport du MOX russe.

De midi jusqu'à 21 heures, les gens sont venus poser des questions aux porte-parole des organisations impliquées dans l'importation de 528 grammes de plutonium provenant des missiles nucléaires de l'ancienne URSS via l'aéroport militaire de Bagotville et sont demeurées, pour la plupart, sceptiques.

Le risque de contamination nucléaire en cas d'un accident d'avion était l'argument principal invoqué par les opposants et le fait que David Cox, gérant du projet MOX pour Énergie Atomique du Canada Limitée (ÉACL) à Chalk River ait admis qu'il y avait un risque très minime, a été suffisant pour renforcer les gens sur leur position.

La députée

En sortant de la salle, la presque totalité se sont arrêtés à la table qu'avait dressée la députée fédérale de Jonquière Jocelyne Girard-Bujold pour signer les deux pétitions contre l'importation du plutonium.

"Je ne voulais pas que les gens la signent avant d'avoir entendu les explications de nos visiteurs, nous a mentionné la députée du Bloc. Je me bornais à les accueillir puis à les inviter à aller dans la salle et signer à la sortie s'ils étaient toujours inquiets. 99,9 pour cent des gens l'ont signée."

Manifestation

A plusieurs reprises hier des gens -parfois des scientifiques de la région- sont venus dire leur façon de penser aux représentants fédéraux, mais le gros spectacle était prévu pour 18h30.

La présidente du regroupement pour un environnement sain, Élise Gauthier, est alors débarquée avec une vingtaine de supporters qui étaient venus chahuter plutôt que se renseigner.

La manifestation désordonnée et plutôt improvisée n'a pas permis d'en apprendre beaucoup, puisque tout le monde parlait en même temps et criait des bêtises aux visiteurs qui tentaient tant bien que mal de fournir des explications.

"Ce sont des choses qui arrivent, concède Brian Moore, porte-parole de Ressources naturelles Canada. Ca fait trois ans que je travaille sur le dossier du nucléaire et cela soulève toujours des passions."

Disant respecter l'opinion des gens, il soutient que l'exercice tenu hier visait avant tout à les rassurer (car visiblement, le MOX passera par la région si le fédéral le décide, qu'on le veuille ou non). "Mais si les gens repartent inquiets, je ne peut faire rien de plus."

La réaction fut bien différente à Trenton, l'autre base militaire susceptible d'accueillir le MOX en transit, où seulement huit personnes avaient assisté à l'assemblée d'information tenue il y a un peu plus de deux semaines. Là bas, il n'y a pas de protestation organisée comme ici.

Alors pourquoi ne pas y faire transiter le MOX? "Pour des raisons évidentes de sécurité, nous voulons avoir deux bases en lice. Afin de nous mettre à l'abris d'individus ou de groupes mal intentionnés, nous ne dévoilerons ni l'endroit ni la date où le transport aura lieu", poursuit Brian Moore.

Deux représentants de Transports Canada, qui mène jusqu'au 15 septembre une consultation par Internet sur le plan de transport du MOX, ont également assisté à cette journée porte ouverte.

Réjean Simard, inspecteur en transport de marchandise dangereuse, précise que la décision de l'organisme fédéral ne doit pas tenir compte des protestations de la population mais reposera sur la réglementation et la sécurité.

"Il y a toutes sortes de marchandises dangereuses transportées au Canada. Il y a du chlore, du propane, des explosifs, etcS Vous pouvez ne pas aimer que cela passe en avant de chez vous mais on ne peut rien y faire si le transport est légal et répond aux normes de sécurité. C'est la même chose pour le MOX."

Les représentants d'Énergie Atomique du Canada limitée et de Transports Canada seront à Bagotville aujourd'hui pour régler les détails du transport avec les autorités militaires.

ILLUSTATION MOX

Brian Moore, porte-parole de Ressources naturelles Canada n'a pas rassuré les quelque 150 personnes qui ont défilé dans la petite salle de l'hôtel des Gouverneurs pour la journée porte ouverte sur le transport du MOX russe.

TRANSPORT

Vassilios Georgiades, spécialiste des coûts pour le stockage de combustible irradié pour Énergie Atomique du Canada Limitée, a vainement tenté de convaincre cette dame qu'il n'y a pas de risque de contamination nucléaire au cas ou un avion transportant du MOX s'écraserait.


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le 6 septembre 2000 - Kyotoet les gaz de serre: Greenpeace craint un dérapage.

L'Acadie Nouvelle
page 18

L'association Greenpeace craint que les négociations internationales sur le climat, qui se sont ouvertes lundi à Lyon, ne se traduisent par la création d'échappatoires au protocole élaboré à Kyoto en 1997.

Selon les représentants de cette association, qui participent aux négociations, les ajustements élaborés à Lyon pourraient se traduire par "une absence de réduction des émissions de gaz à effet de serre, des pratiques de laisser-faire et peut-être même une augmentation potentielle des émissions."

La délégation de Greenpeace, qui a invité hier les journalistes à déguster un café chauffé à l'énergie solaire, craint notamment que les mécanismes de flexibilité en cours de discussion ne soient la porte ouverte à des abus.

Elle dénonce les possibilités de mise en place d'un système de compensation basé sur les "crédits d'émissions ou crédits carbone". Chaque pays devrait en effet se voir fixer un contingent d'émissions de gaz polluants. Un pays riche pourrait, selon Greenpeace, négocier une partie du contingent de pays pauvres et augmenter ses propres émissions d'autant.

Greenpeace craint également le retour en force de l'énergie nucléaire à l'occasion de l'étape française de ces négociations.

Pour l'association, toute victoire de cette technologie serait "une défaite pour l'environnement" dans la mesure où elle équivaudrait à un accroissement des déchets radioactifs, à la multiplication des risques d'accidents, à une prolifération des armes nucléaires, et parce que "chacun des investissements faits dans l'énergie nucléaire représenterait des fonds détournés du développement de systèmes énergétiques durables et de mesures performantes pour la lutte contre le changement climatique".


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le 1 août 2000 - Transit du plutonium militaire; Le CRE entend mobiliser la population.

Le Soleil, page A5
Le Quotidien, page 5

par Louis Tremblay


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le 6 septembre 2000 - Transport du plutonium; Les ''verts'' préparent leurs questions.

Le Quotidien
page 5

par Denis Bouchard

Le Regroupement régional pour un environnement sain et le Conseil régional de l'environnement (CRE) ont toute une série de questions à adresser aux experts du gouvernement canadien, qui sont à Chicoutimi, aujourd'hui, pour livrer de l'information sur le transport du combustible MOX (Mixed Oxyde Fuel).

Les deux organisations ont annoncé, hier, qu'elles seront bien visibles et actives à la journée "porte ouverte" sur le combustible MOX, animée par des fonctionnaires fédéraux, à l'Auberge des Gouverneurs, à partir de 12 h (jusqu'à 21 h).

D'une part, le Regroupement pour un environnement sain sera représenté par une bonne vingtaine de personnes (autour de 18 h 30), a indiqué, hier, la porte-parole, Elise Gauthier. "Nous avons des questions précises, dit-elle, et nous souhaitons obtenir des réponses précises, sinon nous les (les fonctionnaires) inviterons à prendre la porte."

Il ne s'agit pas d'une manifestation avec affiches et slogans, précise Elise Gauthier, mais d'une présence ordonnée avec des questions fermes.

Le Regroupement est loin d'être rassuré sur la sécurité des conteneurs (en cas de chute), sur le choix du moyen de transport ( l'avion) et sur les scénarios de catastrophe. Il questionne également l'intervention des Etats-Unis, prêts à financier entièrement le projet, sans pour autant vouloir une goutte de MOX sur son territoire.

Et si ce n'est pas dangereux, questionne Elise Gauthier, pourquoi Ottawa ne fait pas transiter le MOX par chez lui ou encore en Ontario au lieu de le faire passer au Saguenay-Lac-Saint-Jean?

Des questions

Plus globalement, Elise Gauthier demande qui a décrété que l'économie du Saguenay-Lac-Saint-Jean passera dorénavant par des " cochonneries"? Elle réfère, bien sûr, aux projets de porcheries auxquels le Regroupement s'est opposé, et à d'autres projets de traitement des déchets, comme les BPC, les brasques et les résidus industriels.

A vouloir faire du Saguenay une plaque tournante du MOX, le gouvernement fédéral, croit Elise Gauthier, fait fi de la position de la majorité des élus qui se sont opposé à un tel projet par la voie d'une résolution au sein de la MRC du Fjord-du-Saguenay.

D'autre part, le CRE invite lui aussi la population à répondre en grand nombre à l'invitation du gouvernement canadien. L'organisme public a dressé cinq questions à l'intention des spécialistes:

Information

Par ailleurs, le CRE tiendra une soirée d'information complémentaire sur le MOX, le 14 septembre, à 19 h, à la salle PO-5000 de l'Université du Québec à Chicoutimi, en présence de spécialistes.

Marc Chénier, du Regroupement pour la surveillance du nucléaire, géologue de formation, et personne ressource reconnue au Québec, et Gilles Grenier, du ministère de la Santé et des services sociaux, qui a travaillé sur les projets de Gentilly I et II, traiteront de différents scénarios.

Le combustible MOX est un mélange d'uranium et de plutonium (trois pour cent). Le Canada, suivant un engagement pris auprès du G-8 ( groupe des plus importants pays industrialisés) doit éliminer du MOX en provenance de la Russie. Il compte alimenter des réacteurs nucléaire CANDU.

Il s'agit de combustible retiré de fusées balistiques russes, du démantèlement des installations nucléaires vétustes et mises au rancart et de la trop grande disponibilité de déchets nucléaires sur le marché noire.


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le 29 août 2000 - Québec exige plus de transparence concernant le plutonium.

Le Soleil
page A6

Le ministre de l'Environnement du Québec, Paul Bégin, réclame une plus grande transparence de la part du gouvernement canadien dans le dossier du MOX.

Le ministre Bégin souhaite qu'Ottawa tienne une consultation publique formelle avant de faire transiter des produits dangereux par le Québec.

Malheureusement, la décision d'importer des produits radioactifs et la possibilité de les faire transiter par le Québec a été prise de façon unilatérale par le gouvernement fédéral, qui fait fi des nombreuses préoccupations tout à fait légitimes que ce projet soulève au sein de la population, signale le ministre Bégin.

Le printemps dernier, le gouvernement du Québec a offert au gouvernement fédéral d'utiliser le mécanisme québécois d'évaluation environnementale pour permettre à la population de s'informer et de se prononcer sur le projet. Ottawa n'a pas retenu la proposition du gouvernement du Québec.


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le 29 août 2000 - Le plutonium russe à Jonquière; Le fédéral doit refaire ses devoirs.

Le Soleil
page A6

par Christine Tremblay
(Le Quotidien)

Le dossier de transport de plutonium MOX a fait un pas dans la bonne direction, hier, selon la députée bloquiste de Jonquière, Jocelyne Girard-Bujold, alors que Transports Canada a rejeté le plan de transport soumis par le ministère fédéral des Ressources naturelles et prolongé la période d'audiences publiques.

Si Mme Girard-Bujold se réjouit de cette nouvelle, elle la perçoit comme une simple bataille gagnée et considère que la guerre pour éviter le transport de plutonium par la voie des airs de la Russie jusqu'au Canada doit continuer de plus belle.

Dans sa décision de refus, Transports Canada demande au ministère des Ressources naturelles de réviser son plan de transport et de soumettre un nouveau plan dès le début de septembre. Dans un communiqué émis par la députée de Jonquière, il est indiqué que le directeur général du transport des marchandises dangereuses, John Reed, a précisé que cette décision avait été prise car le plan ne fait pas mention de la possibilité que des poussières de plutonium soient libérées dans l'atmosphère.

De l'avis de Mme Girard-Bujold, ceci démontre que Transports Canada reconnaît les dangers de l'inhalation de fines particules de plutonium pour la santé humaine. Elle ajoute que cette demande de révision du plan de transport démontre que Transports Canada se questionne implicitement sur la sécurité du conteneur qui sera utilisé.

"Je l'ai dit et je le maintiens: la seule solution sécuritaire et acceptable serait d'envoyer sur place, en Russie, des experts pour aider cette population à se débarrasser de manière sécuritaire du plutonium. J'ai toujours été d'accord pour fournir une aide internationale aux Russes mais pas au péril de notre sécurité. Toute forme de transport par les airs est inacceptable", a rappelé Jocelyne Girard-Bujold en invitant les gens à manifester leur désaccord avec le nouveau plan de transport dès qu'il sera émis sur le site web de Transports Canada.

Ce dernier accorde un délai supplémentaire de 14 jours aux audiences publiques pour permettre aux gens de consulter le projet et d'émettre leurs commentaires.

Jusqu'à présent, les démarches de la députée de Jonquière ont incité au moins une centaine de personnes et d'organismes de la région à manifester leur désaccord envers le transport de MOX, qui pourrait transiter par la base militaire de Bagotville avant de se rendre à Chalk River, en Ontario.


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le 29 août 2000 - Importation de plutonium russe: Québec s'en mêle.

La Presse
page B1

Le ministre de l'Environnement du Québec, Paul Bégin, réclame une plus grande transparence de la part du gouvernement canadien dans le dossier du MOX. Le ministre Bégin souhaite qu'Ottawa tienne une consultation publique formelle avant de faire transiter des produits dangereux par le Québec.

Par ailleurs, le dossier de transport de plutonium MOX a fait un pas dans la bonne direction, hier, selon la députée bloquiste de Jonquière, Jocelyne Girard-Bujold, alors que Transports Canada a rejeté le plan de transport soumis par le ministère fédéral des Ressources naturelles et prolongé la période d'audiences publiques.

Dans sa décision de refus, Transports Canada demande au ministère des Ressources naturelles de réviser son plan de transport et de soumettre un nouveau plan dès le début de septembre.


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le 23 août 2000 - Le sous-marin nucléaire ''Koursk'' : Que faire maintenant?

Le Devoir
page A5

L'énoncé du problème, pour un expert en travaux à grandes profondeurs, se résume à un calcul de charges relativement simple. Le sous-marin nucléaire russe, échoué à 108 mètres sous la surface de la mer de Barents avec son équipage de 118 marins, pèse 18 000 tonnes. A l'aide du principe d'Archimède et de deux barges de relevage, capables de tracter chacune l'équivalent d'une tour Eiffel, il devrait donc être possible de remonter le submersible sans difficultés majeures.

"Le renflouement du Koursk pose davantage de problèmes politiques et financiers que techniques", estime d'ailleurs Henri Delauze, directeur de la Comex, groupe français spécialisé dans les interventions en abysses. Car le prix d'une telle opération se chiffre en centaines de millions de dollars. Somme considérable pour le budget de la Russie.

Technologies et matériels employés sur ce type de chantiers sont peu ou prou les mêmes que ceux utilisés en exploration pétrolière off-shore ou lors de la pose de grands câbles de communication transatlantique.

Les grues flottantes sont des navires d'aspect rustique mais équipés de systèmes de positionnement satellitaires couplés à des centrales inertielles qui leur permettent de garder une assiette au mètre près dans des tempêtes de force 10. Leurs câbles, fixés par des plongeurs à la coque, permettraient de remorquer l'épave jusqu'à Mourmansk, où seraient démontées ses deux chaudières nucléaires. Une option très coûteuse.

Une solution plus économique consisterait à insuffler de l'air dans les ballasts du sous-marin. En chassant l'eau infiltrée, on allège l'épave, cherchant à lui donner une flottabilité neutre qui lui permette de remonter en partie grâce à son inertie. Il faudrait toutefois que la coque du navire soit restée suffisamment étanche quand la double explosion qui a provoqué le naufrage semble avoir sérieusement endommagé ses structures.

Reste que toutes les hypothèses de renflouement butent sur la question du risque de pollution nucléaire. Les conséquences d'une éventuelle fuite de matière radioactive seraient beaucoup plus graves à l'air libre qu'à plus de 100 mètres de fond. La pression ambiante, environ 19 fois supérieure à la pression atmosphérique, pourrait retenir certaines particules dans leurs caissons étanches. Et les isotopes s'échappant par les fissures seraient dilués progressivement dans la masse d'eau environnante.

D'évidence, Moscou envisage la possibilité de ne remonter en surface que les corps des marins. Une étude de faisabilité a été demandée hier à la société de services parapétroliers Stolt Offshore. Mission extrêmement délicate. Non pas que les plongées professionnelles dans la zone des 100 mètres présentent des difficultés particulières. L'utilisation de mélanges gazeux enrichis à l'hélium fournis par un cordon ombilical relié à une tourelle de décompression permet un travail en trois-huit sur des périodes de 21 jours. Le problème vient de la nécessité de pénétrer des structures endommagées pour dégager les corps, après avoir percé une ouverture conséquente dans la coque.

"Le sous-marin est une épave très dangereuse en raison des munitions et des réacteurs nucléaires qui pourraient exploser, estime Julian Thomson, porte-parole de la compagnie. La sécurité des plongeurs est notre préoccupation majeure. Cela requiert un long travail d'ingénierie et de planification qui pourrait prendre plusieurs semaines."


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le 29 août 2000 - Importation du plutonium russe; Ottawa revoit son plan d'urgence.

Le Devoir
page A3

par Louis-Gilles Francoeur

Pris sous le feu croisé du Bloc québécois et du ministre québécois de l'Environnement, Paul Bégin, dans le dossier de l'importation du plutonium russe, le ministère fédéral des Transports a été obligé de différer de quinze jours la conclusion de ce dossier en raison de l'examen supplémentaire du plan d'intervention d'urgence exigé par Énergie atomique du Canada ltée ( EACL). Ce qui prolongera d'autant la période prévue pour la consultation publique dirigée par ce ministère fédéral.

Brian Moore, le directeur de la division de l'énergie nucléaire, a averti hier la porte-parole du Bloc québécois dans ce dossier, la députée Jocelyne Girard- Bujold, qu'EACL avait pris la décision de réviser son plan d'intervention en cas d'urgence à la suite de "résultats préliminaires" sur l'analyse de "certaines parties".

Comme il s'agit en réalité de "parties du plan d'intervention d'urgence touchant l'importation de MOX [mixed oxide fuel] de la Russie et de son transport vers Chalk River en Ontario", la députée y a vu la confirmation de ses critiques récentes voulant qu'aucun conteneur connu ne puisse résister à l'impact d'un écrasement. Sinon, dit-elle, de quoi pourrait-il s'agir sinon de fuites de matière radioactives dans l'atmosphère?

"Cela démontre, a-t-elle commenté, que Transports Canada reconnaît les dangers que l'inhalation de fines particules de plutonium pourrait avoir sur les êtres humains". Mme Girard-Bujold note au passage que les 530 grammes de plutonium militaire d'origine russe dépassent de 5,3 milliard de fois la dose létale pour un humain.

Aux États-Unis, le transport aérien de combustible nucléaire est interdit pour des raisons de sécurité.

Surpris

Le projet fédéral de recycler dans la vieille centrale nucléaire de Chalk River des surplus de plutonium russe et américain pour en refaire un combustible au profit de la filière Candu a fort dérouté les pacifistes et les écologistes qui voulaient manifester sur le parcours du convoi. Ottawa a en effet surpris les opposants en transportant le premier envoi américain par hélicoptère. L'envoi russe devrait pour sa part arriver au Canada par avion soit à Trenton, en Ontario, ou à l'aéroport de Bagotville au Québec.

De son côté hier, le ministre québécois de l'Environnement, Paul Bégin, prenait position dans le dossier en affirmant qu'Ottawa devrait procéder à une véritable consultation publique avant d'autoriser le transport de déchets nucléaire au-dessus du territoire québécois.

"Les Québécois sont inquiets et ont le droit d'être consultés", a déclaré le ministre qui fait siennes, a-t-il ajouté, les préoccupations "légitimes" des citoyens dont Ottawa ferait fi en raison d'une décision prise unilatéralement, sans consulter les gouvernements des provinces en cause. Paul Bégin précise avoir abordé la question au printemps avec son homologue fédéral, David Anderson, en lui offrant de soumettre le projet au processus québécois d'audiences publiques. Une proposition dont le rejet a été qualifié "d'inacceptable" par le ministre québécois de l'Environnement.


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le 30 mai 2000- $500 millions pour prolonger de 20 ans la vie du réacteur Gentilly 2.

La Presse
page A15

par Mathieu Perreault

Hydro-Québec songe à prolonger de 20 ans la vie de Gentilly 2, jusqu'en 2033. Des rénovations de plusieurs centaines de millions seront nécessaires pour retaper la centrale nucléaire inaugurée en 1983, qui, comme beaucoup de réacteurs Candu, vieillit mal.

"On décidera d'ici octobre si on continue jusqu'en 2033", a dit Michel Rhéaume, chef de la sécurité à la centrale voisine de Trois- Rivières, au congrès annuel de l'Association canadienne de radioprotection. "Le choix sera fait uniquement en fonction de critères d'affaires." Des audiences publiques devront probablement être organisées, mais les pressions politiques ne joueront aucun rôle, a assuré M. Rhéaume.

"Le design était prévu pour 30 ans. Mais peut-être qu'on pourra l'utiliser plus tard. Les barrages doivent durer 50 ans, mais il y en a qui sont encore là après 80 ans." Une étude commandée par Hydro- Québec a conclu l'an dernier que Gentilly 2 rendrait l'âme avant terme, d'ici moins de dix ans. Mais l'étude affirmait qu'une rénovation partielle des "tubes à forces" prolongerait sa vie d'une trentaine d'années.

La construction a coûté 1,3 milliard, la fermeture en coûterait autant. Les travaux sur les tubes de forces étaient évalués en 1997 à 500 millions. En 1997, Hydro-Ontario a annoncé qu'elle fermerait le tiers de ses 20 centrales nucléaires, qui lui fournissent 80 % de son électricité.

"On est en train de comparer les travaux sur Gentilly 2 à deux projets hydroélectriques, et à une turbine à gaz à cycle combiné", explique M. Rhéaume. "Il ne faut pas oublier que Gentilly 2 stabilise le réseau à Montréal, ce qui permet d'amener 450 mégawatts en plus de la Baie-James aux heures de pointe de l'hiver (sur 6800). Et la masse salariale et les services totalisent 65 millions par an."

Avec 675 mégawatts de capacité, trois fois plus que Gentilly 1, Gentilly 2 fournit 3 % de la puissance d'Hydro-Québec, pour des ventes de 250 millions en 1996. L'an dernier, Gentilly 2 était utilisée à moins de 70 % de sa capacité, mais a connu des pointes de plus de 90 % en 1988, 1994 et 1996; elle a été conçue pour une utilisation de 80 %.

En 1997, la Commission canadienne de l'énergie atomique (CCEA) avait rabroué la direction de la centrale, qui négligeait la sécurité pour produire plus. Depuis, le nombre d'arrêts non planifiés est descendu. Il n'y en a eu aucun l'an dernier. Avec le vieillissement de la centrale, les employés sont exposés à des doses de radiations à la hausse, quoique légales: entre 150 et 200 Rem par personne-jour depuis 1996, contre moins de 100 entre 1984 et 1990. Les radiations à l'extérieur ne posent pas problème, assure M. Rhéaume.

ILLUSTATION

Gentilly 2, croquée en 1985, deux ans après son inauguration.


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le 1 septembre 2000 - Le plutonium russe; La députée de Jonquière satisfaite.

Le Quotidien
page 13

par Christine Tremblay

La députée fédérale de Jonquière, Jocelyne Girard-Bujold s'est réjouie de constater que le physicien américain Edwyn S. Lyman, du Nuclear Control Institute de Washington, ait appuyé son point de vue sur le transport du MOX dans un exposé lancé sur le site web de Transports Canada.

La prise de position de ce scientifique indépendant ajoute une brique dans la mare d'Énergie atomique du Canada (EACL) qui défend le transport aérien du plutonium militaire russe au-dessus du Québec et de l'Ontario pour qu'il soit traité à la centrale atomique de Chalk River.

Mme Girard-Bujold a communiqué à plusieurs reprises avec le Dr Lyman pour obtenir des informations sur les méthodes de transport de MOX et l'a incité à fournir le résultat de ses études aux Canadiens par le biais du site de Transports Canada. "C'est une bonne nouvelle parce qu'il s'agit d'un chercheur indépendant de toute organisation extérieure qui apporte des informations scientifiques de dernière heure sur la question."


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le 31 août 2000 - Le plutonium russe: un plan d'urgence plein de failles.

Le Devoir
page 4

by Louis-Gilles Francoeur

Un chercheur américain, invité par le Bloc québécois à passer en revue le Plan d'intervention d'urgence préparé par Énergie atomique du Canada ltée (EACL), pour l'éventuel transport aérien de plutonium militaire russe au-dessus du Québec et de l'Ontario, soutient que ce plan d'urgence est peu crédible et que ses failles remettent en question «la capacité d'EACL d'évaluer avec rigueur les risques associés à un écrasement d'avion lors du transport des MOX (Mixed Oxyde Fuel)».

Pour le docteur en physique Edwin S. Lyman, du Nuclear Control Institute de Washington, le «scénario du pire» retenu par EACL n'est pas à la hauteur des risques réels. Et cela tient en grande partie au fait que l'équipement prévu pour transporter les quelques centaines de grammes de combustible nucléaire russe vers la centrale atomique de Chalk River, en Ontario, est nettement en deçà des exigences internationales en matière de transport aérien, ce qui augmente considérablement, à son avis, les séquelles pour les populations exposées et l'environnement.

La révélation la plus percutante du rapport fourni au Bloc québécois par le scientifique américain réside dans le fait que le contenant censément à l'épreuve des impacts, le conteneur TNB-0145/4, est certes censé résister à des impacts sévères, mais il s'agit, dit-il, des impacts associés à un accident terrestre, pas à un accident aérien!

Ce conteneur, dit de «type B», précise le scientifique, a passé le test d'une chute de neuf mètres sur une surface dure et d'un incendie de 30 minutes à 800 degrés centigrades. Mais, ajoute M. Lyman, l'Agence internationale de l'énergie atomique a conçu une norme sensiblement plus élevée pour des conteneurs de type C, censés résister pour leur part à un impact à 90 mètres-seconde plutôt qu'à 13,2 m/s dans le cas du type B, et à un incendie de 60 minutes à 800 degrés C.

Pour M. Lyman, même cette norme applicable aux conteneurs utilisés pour le transport aérien de matériel nucléaire n'est pas à la hauteur des nouvelles normes mises au point cette fois par l'aviation civile internationale pour les fameuses «boîtes noires» abritant les enregistrements des données de vol, bien moins dangereuses que du matériel radioactif. Ces normes de l'aviation civile, qui datent des années 90 et non pas des années 70, augmentent de 140 % la résistance à la vitesse et exigent une résistance au feu de 60 minutes à 1000 degrés centigrades ou pendant 10 heures à 260 degrés C.

«Si Énergie atomique du Canada est si confiant dans son équipement et l'estime à hauteur des normes civiles, il n'a qu'à organiser un test d'impact correspondant et inviter le public à observer les résultats», conclut ironiquement le scientifique, qui démontre par ailleurs comment les particules radioactives pourraient contaminer l'air ambiant en cas d'accident, contrairement aux affirmations d'EACL.

Il a été impossible hier d'obtenir la réaction de Transports Canada à cette étude, son porte-parole, Brian Moore, n'ayant pas rappelé Le Devoir.


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le 23 août 2000 - Les risques de radiations nucléaires pourraient être sous-estimés.

Agence France Presse

PARIS (AFP) -- Les risques de radiation encourus par les milliers de travailleurs de l'industrie nucléaire en Europe pourraient être sensiblement supérieurs à ce qu'ils imaginent, selon une étude menée conjointement par des experts européens et suisses, et que rapporte le New Scientist à paraître le 26 août.

La plupart des radiations reçues par le million d'Européen travaillant dans ce type d'industrie ou en milieu hospitalier proviennent de rayons gamma ou de rayons X, deux dangers dont la mesure est plutôt fiable, selon un article paru dans la revue spécialisée Radiation Protection Dosimetry.

Mais une étude, conduite par des experts de sept agences nationales, sur un millier de dosimètres individuels (bracelets ou badges) de mesure des rayonnements bêta et de neutrons a révélé que ces appareils sont parfois d'une efficacité douteuse: un quart des doses relevées étaient sensiblement sous-estimées.

L'objet de cette inspection des dosimètres individuels utilisés par les personnels de divers pays européens était de préparer une harmonisation des matériels utilisés dans les 15 pays de l'Union européenne et en Suisse.

Les neutrons sont dangereux car ils passent à travers les combinaisons de protection, et le New Scientist rappelle que deux employés de la centrale japonaise de Tokaimura, accidentée l'an dernier, avaient été soumis à de puissants bombardements de neutrons, en plus des rayonnements gamma.

Les rayonnements bêta sont en principe moins dangereux car ils sont stoppés par les vêtements de protection, même si des pompiers de Tchernobyl, soumis à des doses élevées, en sont morts en 1986.

Les conclusions de l'European Radiation Dosimetry Group, qui a réalisé cette étude, doivent être étudiées le mois prochain à Helsinki, selon la revue britannique.

"On voit mal l'intérêt d'avoir des systèmes de surveillance si l'on ne peut se fier aux mesures qu'ils prennent", déclare Keith Baverstock, spécialiste des radiations à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Helskinki, s'étonnant que des déficiences dans les dosimètres soient mises au jour seulement maintenant, alors qu'on les utilise depuis 50 ans.


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le 24 août 2000 - Réunion à Jonquière; Transport du plutonium russe.

Le Soleil
page A6

Les fonctionnaires fédéraux responsables du programme MOX-CANDU ont rencontré pendant un peu plus d'une heure, hier, les différents intervenants de la région du Saguenay/Lac-Saint-Jean en matière de sécurité publique.

Ils ont expliqué les aspects techniques du MOX et les dangers reliés à la manipulation de ce combustible nucléaire constitué de plutonium radioactif.

Il ne semble y avoir aucun danger que la région ne ressemble un jour à Hiroshima en cas d'écrasement du Tupolev soviétique qui doit transporter les 15 kilogrammes de MOX.

En point de presse après la rencontre, Brian Moore, directeur de la Division de l'énergie nucléaire au gouvernement canadien, a précisé que ce projet était une expérience financée par les Américains.

Il faudra deux ou trois ans pour tester ce carburant radioactif dans les laboratoires de Chalk River, en Ontario, et encore aucune décision n'est arrêtée quant à une importation massive de ce produit.

Les États-Unis et la Russie devront établir la faisabilité économique de cette solution avant de décider de l'utiliser, a précisé Brian Moore.


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le 23 août 2000 - Le sous-marin russe ''Koursk''; Une bombe à retardement.

La Soleil
page A1

Greenpeace a appelé, hier, la Russie et la communauté internationale à tout mettre en oeuvre pour renflouer le sous-marin russe Koursk, qui gît par 108 mètres de fond en mer de Barents, en raison des menaces de fuites radioactives en provenance des deux réacteurs nucléaires.

Les recherches autour du sous-marin ont, depuis plus d'une semaine, coûté plus de 150 millions $ CAN.

"Si on laisse le Koursk au fond de la mer, la question n'est pas de savoir si, mais quand les réacteurs vont laisser échapper des matières nucléaires dans la mer de Barents", indique l'organisation écologiste, pour laquelle le Koursk représente "une bombe à retardement pour l'environnement".

Selon Greenpeace, le renflouement du Koursk constitue "le meilleur moyen de faire en sorte que l'environnement marin soit protégé", et cette solution ne devrait être écartée qu'en cas de "faiblesse structurelle du sous-marin ou de dommages aux réacteurs".

L'organisation estime qu'il faudrait le cas échéant "découper et sortir le compartiment des réacteurs pour le remonter à terre ou, en dernier recours, ensevelir le sous-marin".

"C'est la première fois qu'un sous-marin nucléaire coule à une profondeur aussi faible dans l'un des environnements marins les plus riches du monde et dans une zone de pêche très importante", note le communiqué.

Selon Greenpeace, pas moins de 10 réacteurs nucléaires et plus de 50 têtes nucléaires reposent actuellement au fond des océans, pour la plupart à plusieurs centaines de mètres de profondeur.

"La tragédie du Koursk met en lumière le fait qu'il n'existe pas de sous-marin nucléaire sûr", conclut l'organisation, qui appelle tous les pays possédant de tels submersibles à les retirer immédiatement de la circulation.

Par ailleurs, un ancien ingénieur nucléaire de la marine russe, devenu ardent défenseur de l'environnement, a déclaré, hier, que le Koursk pourrait commencer à laisser échapper des radiations dans six semaines ou avant.

"Je pense que si les réacteurs n'ont pas subi de dommages", ces radiations "se manifesteront dans un mois voire un mois et demi", a affirmé Alexander Nikitin.

"Si en revanche, un réacteur est abîmé, des fuites commenceront d'ici quelques semaines", a-t-il ajouté.

M. Nikitin, 46 ans, avait été arrêté et mis en prison en 1996 par les autorités russes pour avoir publié un rapport sur les dangers de radiations causées par la flotte russe du nord, pour laquelle il travaillait. Il avait été relâché 11 mois plus tard, sous la pression internationale.

Depuis, M. Nikitin, actuellement aux États-Unis, a été acquitté par la cour suprême russe mais le procureur a fait appel, un appel qui sera jugé le 13 septembre.

Selon lui, la nature des courants à la profondeur où gît le sous- marin, la température de l'eau et sa circulation dans le compartiment des réacteurs influenceront le début des émissions.


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le 17 août 2000 - Consultation sur le MOX; Une ''parodie de démocratie'' selon le Bloc.

Le Devoir
page A4

par Éric Desrosiers

Le Bloc québécois a qualifié hier de "parodie de démocratie" le processus de consultation mené ce mois-ci par Transport Canada sur l'importation d'échantillons de MOX russe.

Estimant que le débat public doit déborder de ce cadre restreint pour s'étendre à l'ensemble d'un projet susceptible d'engager le pays pour les 25 prochaines années, le Bloc accuse le gouvernement libéral de n'avoir jamais eu l'intention de tenir compte de l'opinion de la population sur la question.

Tout s'est décidé, selon la députée de Jonquière et porte-parole du Bloc en matière d'environnement, Jocelyne Girard-Bujold, en avril 1996, lorsque le premier ministre Jean Chrétien s'est unilatéralement engagé au Sommet de Moscou à recevoir le plutonium des ogives américaines et russes démantelées afin de l'utiliser comme combustible dans les réacteurs CANDU ontariens.

Depuis ce jour, le gouvernement n'a accepté de tenir compte d'aucun avis contraire.

Un comité parlementaire, composé majoritairement de libéraux, a beau avoir rejeté unanimement l'idée en 1998, la Commission d'évaluation environnementale Seaborn peut bien avoir recommandé qu'une vaste consultation publique soit menée sur le sujet, 167 municipalités et MRC du Québec peuvent toujours s'opposer au passage sur leur territoire du MOX -- rien n'y fait.

Non seulement le gouvernement refuse-t-il de débattre de la question, déplore Jocelyne Girard-Bujold, mais il s'arrange pour garder le public dans l'ignorance. Ainsi, le coût de la première expérience réalisée avec des échantillons russes est encore considéré comme une sorte de secret d'État par le gouvernement.

D'autre part, Énergie atomique du Canada et Transport Canada ne semblent toujours pas avoir la preuve scientifique de la sécurité des conteneurs dans lesquels on se propose de transporter par avion les 15 kg de combustible d'origine militaire dans lequel se retrouvent 530 grammes de plutonium.

Bien plus que sur les conditions de transport d'ici la fin de l'année de ces échantillons vers la centrale ontarienne de Chalk River, la députée bloquiste estime qu'il faut s'interroger de toute urgence sur la sagesse de s'embarquer dans un projet d'exploitation du MOX qui engagerait le pays pour les 25 prochaines années.

"Le gouvernement ne cherche qu'à trouver le moyen de prolonger la vie des réacteurs nucléaires CANDU plutôt que de chercher comme les autres pays à développer des sources d'énergie alternatives."


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le 17 août 2000 - Pas de ''diagnostic fiable'' du risque radioactif immédiat.

La Droit
page 21

Les informations disponibles sur le sous-marin russe Koursk ne permettent pas d'établir "un diagnostic fiable" sur les risques nucléaires, notamment en ce qui concerne la rapidité d'une éventuelle contamination radioactive, estime l'Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN).

Moscou a affirmé que les réacteurs nucléaires du sous-marin avaient été arrêtés et que ses missiles n'étaient pas équipés de charge nucléaire, rappelle l'IPSN dans un communiqué.

"En cas de dysfonctionnement du système d'évacuation de la chaleur résiduelle du coeur du combustible, lié notamment à l'inclinaison latérale de 60 degrés du bâtiment, se poserait alors la question de l'intégrité du combustible et du confinement de la radioactivité", expliquent les experts français.

Dangers

A des profondeurs de plusieurs milliers de mètres, la vitesse de chute du bâtiment peut endommager le réacteur et les structures de confinement du combustible, la corrosion de l'eau de mer peut détruire les différentes barrières de confinement au bout de plusieurs dizaines d'années, voire après plusieurs siècles. Mais dans ce cas, la remontée de la radioactivité est lente et la dilution importante.

Or, le Koursk a sombré à une faible profondeur: "Les estimations précédentes sur les conditions de dispersion des matières radioactives ne sont pas directement transposables", souligne l'IPSN.

Pourtant, théoriquement, "la dissémination des matières radioactives, en l'absence de barrières de confinement, serait plus rapide du fait des courants", mais, "en contrepartie, les faibles profondeurs permettent de penser que les structures sont moins endommagées et qu'un renflouement du sous-marin peut être envisagé".


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le 17 août 2000 - Au lieu d'importer du plutonium; Le Canada gagnerait à exporter son expertise.

Le Quotidien
page 4

par Johanne Saint-Pierre

Au lieu d'importer du plutonium; Le Canada gagnerait à exporter son expertise

La députée bloquiste de Jonquière, Jocelyne Girard-Bujold, propose d'exporter, en Russie, l'expertise canadienne en gestion de matière dangereuse, une alternative beaucoup plus sécuritaire que d'importer du plutonium MOX par transport aérien.

Dans le mémoire du Bloc Québécois sur le projet d'importation du plutonium MOX, la porte-parole Girard-Bujold déclare que "plutôt que d'importer des matières radioactives, le Canada devrait envoyer son expertise vers la Russie afin qu'elle puisse gérer et immobiliser sécuritairement le plutonium sur place. En agissant ainsi, le Canada choisirait la solution la plus prometteuse pour le désarmement nucléaire et la non-prolifération".

Dans le document, le Bloc demande à Transports Canada de surseoir à tout plan de transport d'importation du plutonium soumis par le gouvernement fédéral.

Selon la députée de Jonquière, le Canada devra aussi s'occuper de la gestion des déchets radioactifs issus de la combustion dans les réacteurs CANDU, problème auquel la communauté internationale n'a pas trouvé de solution permanente.

Mentionnons enfin que le mémoire déposé par le BQ fait référence à une étude du Dr Edwin Lyman, du Nuclear Control Institute, à l'effet que le conteneur utilisé par le Canada ne pourrait résister très longtemps s'il était soumis aux effets thermiques des accidents d'avions.

"Le Canada devrait tirer profit des études américaines sérieuses qui expliquent pourquoi ce type de transport y est considéré comme illégal", conclut Mme Girard-Bujold.


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